Contes
présentées par Aloys Délèze
Ecoute voir encore celle-ci…juste une dernière.
C’était le temps d’avant, avant les journaux, radios, télés, natels, et avant les « experts » de toutes sortes. Ce fut un très grand progrès le jour où les enfants purent enfin fréquenter l’école 6 mois par année.
C’était le temps où le savoir se transmettait par l’observation, le regard, les discussions. Ce monde a formé ses propres artisans, a produit sa propre culture, ses chants, ses danses, son folklore, et au milieu de tout ça ses contes, ses légendes et ses histoires. Les gens se les racontaient en se rendant ensemble aux champs, aux vignes, à l’alpage, à la foire aux bestiaux à Sion, au cours des veillées ou assis sur des « billons »(billes de bois), par exemple.
Chaque village racontait ses propres histoires, avait son propre accent, patois et conteurs. C’était le théâtre populaire, la comédie humaine de l’époque. «J’en ai une bonne à te raconter, écoute voir encore celle-ci », et on commençait déjà à rigoler. On se permettait de raconter parfois « des bonnes, des grosses » comme on se permettait de faire des farces qui aujourd’hui seraient à la limite d’une intervention de la police, et tant pis pour ceux qui se faisaient prendre !
Voici quelques-unes de ces fameuses histoires qui méritent de faire partie du patrimoine. Elles donnent un certain regard sur cette époque et font revivre quelques personnages qui ne doivent pas tomber dans l’oubli :
- On observait, on passait des heures à discuter, on essayait de comprendre, chacun avait sa propre théorie. C’était avant la science « moderne ».
- On se permettait de « taquiner », de « faire marcher », de se moquer plus ou moins gentiment des naïfs, des vantards, des crédules par exemple, les autorités n’étant eux-mêmes pas épargnées.
- On se permettait de « titiller », même le curé !
- Il y avait enfin les vrais ravis
L'Eglise enseigne qu'il y a un purgatoire où les âmes des défunts achèvent d'expier leurs fautes, s'ils sont morts en état de péché.
Ces âmes apparaissaient parfois (plus souvent autrefois que de nos jours), pour solliciter des prières et pour l'instruction des vivants.
Ces croyances servaient de thèmes aux longues soirées d'hiver où l'on racontait, à qui mieux-mieux, toutes sortes d'histoires de revenants, d'apparitions et de lutins, occupés à tourmenter les âmes en peine.
S'agissant de la "Chenegoude", l'être important dans la hiérarchie des esprits malfaisants et ténèbreux, en guerre contre l'humanité souffrante et chrétienne, était un dragon affreux qui pourchassait, sans trêve ni merci, les âmes errantes des défunts condamnées au purgatoire.
Leur passage était signalé par un vacarme effrayant, qui unissait des cris de bêtes à ceux de démons en fureur.
(592'980/114'995 altitude 1623)
Vers l'an 800, Charlemagne, roi des Francs et empereur d'Occident, régnait sur le Valais. Il avait favorisé, dans la vallée du Rhône, la religion, l'instruction et l'agriculture. L'abbaye de St-Maurice d'Agaune et l'Hospice du Mont-Joux étaient surtout l'objet de sa protection toute spéciale. Un de ses soldats, qui l'avait suivi en Italie lors de son expédition contre les Longobards, revint en Valais après le sacre de Charlemagne, à Milan, comme roi des Lombards. Il s'appelait Mari, appartenait à la race gauloise, et, comme le pays lui plaisait, il résolut de se fixer dans un vallon solitaire avoisinant la grande vallée rhodanienne.
Chalet Sur le Roc - par Julien BONVIN
" Vers le ciel comme un oiseau. C'est notre petit chalet, là-haut.
Il est là-haut, non loin de l'agreste village de Veysonnaz un coquet chalet délicieusement perché sur le roc de Menandry, où l'heureux propriétaire vient chaque année avec sa famille passer la saison estivale dans la tranquillité, la paix d'une nature si sincèrement berceuse et romantique, et jouir d'un panorama des plus magnifiques et des plus étendus que l'on puisse rêver dans le beau Valais.
Ce coin idyllique ne fut pas de tout temps l'asile de calme tel qu'il est aujourd'hui. Des possesseurs bien plus belliqueux l'ont habité.