Légendes - Histoires vraies
Ce serait une étude intéressante de chercher dans chaque vallée latérale de la grande vallée du Rhône, les vieux récits, passés de père en fils, sur les méfaits des ours et sur la gloire des chasseurs qui les ont abattus. — Ainsi à Hérémence, on fixait sur la porte de la maison communale les têtes d'ours que l'on avait abattus. Lorsque j'allais à l'école primaire, à Nendaz, en face de Sion, j'ai détaché, pour examen, de la porte d'un grenier à blé, la patte d'un ours fixée avec un clou de cheval.
Le chasseur qui abattait un animal malfaisant, ours, loup, renard, fouine, épervier, avait selon la coutume, le droit de faire une quête dans le village. D'autre part le gouvernement du Valais délivrait une récompense aux chasseurs. Ainsi le Code civil pour le Bas-Valais, époque où les habitants de cette partie du pays étaient les sujets du Haut-Valais, portait, chapitre 71, art. 1 : « II sera permis à chacun de chasser et de prendre en toute saison toutes les bêtes dommageables, comme ours, loups, loups-cerviers et les oiseaux de proie. Mais celui qui aura tué un ours, un loup, un loup-cervier, sera tenu de présenter la tête et la patte de devant à Notre Représentant et recevra d'icelui trente bâches pour un ours, quinze bâches pour un loup et autant pour un loup-cervier ».
Tiré de Description du département du Simplon ou République du Valais de Mr Schiner.
« Il me reste encore à parler de quelques autres villages qui se trouvent sur le plateau lui-même de la montagne des Mayens ou à sa côte tournante, ou enfin au bas et contre le torrent de Nenda, et qui tous aussi ont leur nom particulier; mais avant d'en parler, je dois encore dire, que les Mayens de Sion jouissent d'une superbe vue sur la rive septentrionale du Rhône; revenant maintenant à la description des autres villages de cette même montagne des Mayens, on observe d'abord sur une belle hauteur, et immédiatement au-dessous d'une jolie petite forêt de mélèzes, et au-dessus de belles prairies, et enfin au bord supérieur et occidental de cette même montagne un grand village, nommé Veisonna, assez peuplé, où les habitants sont de braves gens, menant une vie dure et laborieuse, mais dont les hommes qui viennent tous les samedis au marché de Sion, pour y vendre des bois de bâtisse et autres, sont très adonnés au vin, et même à l'ivrognerie, au point même qu'ils retournent ordinairement chez eux assez pris de vin, tandis que leurs épouses sont fort braves, vertueuses et modestes; c'était au reste dans ce même village, ainsi qu'à Haute Nendaz, qu'on buvait le meilleur vin blanc