On se permettait de « taquiner », de « faire marcher », de se moquer plus ou moins gentiment des naïfs, des vantards, des crédules par exemple, le curé et les autres autorités n’étant eux-mêmes pas épargnés.

Yoshitoshi- Un groupe de villageois partait pour l’alpage pour faire les manœuvres de printemps (remettre en état les chemins et l’alpage en général avant la montée des bêtes). L’un d’entre eux interpelle son voisin connu pour être très distrait. «Mon cher,  tu montes à la montagne, il peut faire froid ou pleuvoir et tu n’as même pas pris « ton paletot ». Notre distrait le portait sur son bras. Il le prit, le lança par terre et courut au village pour le chercher … et tout le monde rigolait un bon coup

- Un monsieur remontait de sa cave, il se retourne et déclare à un copain qui passait sur le chemin : « je dois redescendre parce que je ne me rappelle plus si j’ai bu ! ». Il devait avoir très soif !

-   Avant les élections communales, une dame qui habitait au 2ème étage, remplissait son tablier de cailloux pour les lancer de sa fenêtre sur les malchanceux « de l’autre parti » qui passaient sur le chemin. Une fois, ce fut son mari qui passa. Il en prit un sur la tête. Pas de chance !

-   Un mari, après une dispute avec sa femme, s’était caché sous le lit. Il tenait solidement son balai dans ses mains et il criait : «  je voudrais savoir qui commande ici ». Il avait apparemment peu de pouvoir chez lui, d’autant qu’il était petit et sa femme plutôt imposante !

- Un villageois était descendu à Sion avec son mulet. Il but un peu trop et remonta le soir sur ce dernierqui le ramena devant son écurie. Le mulet se coucha par terre avec son précieux fardeau sur le dos, et tous les deux dormirent tranquillement. Le matin suivant, la femme qui se demandait où avait bien pu passer son mari, descendit à l’écurie et comprit enfin ce qui avait bien pu se passer. Elle disait par la suite quelque peu désabusée « mais qu’est-ce qu’on va faire avec ce drôle de vieux ». 

- Un autre, descendu à Beuson avec son mulet, traina quelque peu dans les bistrots du coin. Sa femme ne le voyant pas rentrer, partit à sa recherche et trouva l’animal attaché près d’un bistrot. Elle le prit discrètement et remonta au village montée sur ce dernier. On peut facilement imaginer le grand désarroi et toutes les questions qu’a dû se poser le mari quand il ne put que constater la disparition de son mulet et quand il le trouva enfin à son retour au village, tranquillement endormi dans l’écurie !

- Le même regardait un soir la télé chez lui en fumant sa pipe, ce que son médecin lui avait formellement interdit. Tout-à-coup son médecin apparaît à l’écran pour une conférence sur les méfaits du tabac. Notre fumeur prit peur, se saisit de sa pipe en la mettant toute allumée dans sa poche et déclare : « Ça y est,cette fois, je suis pigé (pris) ». Il n’est pas toujours très bon de trop regarder la télé !

-   Un mari avait été nommé conseiller communal. Le dimanche suivant, sa femme arriva en retard à l’église.On lisait l’Evangile, tout le monde était debout. Cette brave dame imagina alors que le gens s’étaient mis debout pour elle, parce que son mari avait été élu conseiller communal la semaine précédente. Elle monta donc dans l’allée principale en faisant comprendre aux gens par de grands gestes qu’ils devaient se rasseoir !

- Quelques habitants de Veysonnaz et de Clébes s’étaient rendus à un enterrement dans un village voisin. Après la cérémonie, ils furent invités à boire un verre dans la cave d’un habitant du coin, ce qu’ils acceptèrent bien volontiers. Ce dernier leur offrit d’abord à boire, puis à manger, du pain, du fromage, de la viande séchée et il leur déclara : « servez-vous ». Tous acceptent bien volontiers, sauf l’un d’entre eux qui dit :« non merci, je ne veux rien, j’ai beaucoup mangé ce matin  chez moi, je n’ai pas faim ».Il voulait montrer que chez lui, ils avaient suffisamment à manger. Le temps passe, mais, progressivement, notre homme se dit qu’il a fait une grosse erreur de ne pas accepter. Il se tourne alors tout penaud vers le monsieur qui les a invités et lui déclare : «tu ne pourrais pas, par hasard, me redire ce que tu nous as dit tout à l’heure ? ». (C’est-à-dire : « servez-vous.)

- Une demoiselle Salamolard dont le père s’appelait également Salamolard fut prise en flagrant délit de ramassage de litière (pour mettre sous les vaches), activité interdite aux habitants de Veysonnaz sous peine d’amendes. « Comment vous vous appelez ?, lui demanda le garde forestier. Elle répondit :«Mais, moi, je m’appelle Lambiel »… « Et votre père ? », demanda le garde qui se doutait d’une supercherie. « Mon père s’appelle Salamolard ». Cette demoiselle pensait pouvoir ainsi tromper le garde, échapper à l’amende, et à la proclamation de ce délit et de son nom lors de la criée publique le dimanche suivant.

-   Cette année-là, le chef des pompiers donna les ordres suivants : « allumez un grand feu, tirez les tuyaux et mettez l’eau ! ». Malheureusement, il manquait quelques mètres de tuyaux pour pouvoir atteindre les flammes. C’est alors que le chef lança cet ordre surprenant : « rapprochez le sinistre ».

-   Le même avait été chargé de garder cette année-là un bouc pour honorer les chèvres du village. De jeunes garnements pénétrèrent dans son écurie, se saisirent de l’animal et le cachèrent dans une autre étable. Le matin suivant, le propriétaire qui ne put que constater la disparition de son bouc s’empressa de téléphoner à la police et leur déclara : « monsieur l’agent, la nuit passée, des individus sont entrés subrepticement dans mon établissement et ils ont séquestré mon bouc » !Qu’en termes galants ces choses-là sont dites !

- Réunion des employés des remontées mécaniques. Le chef des installations donne ses instructions et ses directives, dont la suivante : «pas d’alcool durant le travail ». C’est alors que notre cher Martial bondit de sa chaise tel un diable du bénitier et s’écrie »Un peu d’humanité, Jean-Marie ». Sans commentaire !

-   Quelques jeunes étaient allés à la maraude. L’un d’entre eux en rentrant chez lui trouva ses deux parents qui l’attendaient au sommet de l’escalier conduisant à leur appartement. Ils l’apostrophent sévèrement.« D’où viens-tu ?, est-ce que ce sont des heures pour rentrer etc. etc. » Le jeune les connaissant bien, leur tend une poire et leur dit : « goûtez voir ça », (les poires étaient succulentes). Il ajoute avec un petit sourire : « les autres en ont ramassé plusieurs sacs chacun … moi je n’en ai pris que quelques-unes… » Réponse des parents : «  sale gamin, tu n’aurais pas pu en ramasser davantage » ! Délicieux.

- Deux hommes se disputaient pour un oui ou pour un non. Un jour, l’un des deux qui avait acheté un petit chien blanc l’excitait en passant devant la maison de l’autre. Ce dernier furieux, sortit avec son fusil militaire qu’il saisit par le canon et le projeta sur le chien. Malheureusement, il loupa l’animal et brisa la crosse de son fusil. Comble de malheur, il dût en plus payer 10 francs à l’arsenal pour la réparation. Quelle honte !

- « Sais-tu ce qu’est une noix de coco ? », telle était la question que posait un Veysonnard champion de la répartie, à un autre qui venait de faire de mauvaises affaires. « Eh bien, je vais te le dire : «  la noix de coco est un fruit exotique qui, lorsqu’il tombe de l’arbre ne se relève plus ». C’était une allusion à peine voilée à la situation de l’autre !

- Je ne peux résister au plaisir de raconter une des nombreuses histoires de Michel Bex. Un jeune d’un village aurait bien aimé marier une fille du coin dont il était amoureux. Il ne savait pas comment s’y prendre pour lui déclarer sa flamme. Un jour qu’il descendait de l’alpage à travers les mayens, il vit sa bien-aimée avec son père dans leur mayen. C’était l’occasion rêvée… Il en profita pour se faire inviter à l’apéro, puis au souper et enfin à dormir chez eux. Il savait par ailleurs que le père de cette fille était quelque peu avare. Il voulut donc faire bonne impression. Il ne mangea qu’une patate et un petit bout de fromage alors qu’il avait très faim. Il n’y avait dans ce chalet qu’un seul lit. Le père se mit au milieu, sa fille d’un côté et le jeune de l’autre. Durant la nuit, grand concert de cloches à l’écurie. Le père prend peur et descend pour voir ce qui se passe. La fille dit alors à son prétendant : « Ce que tu as envie de faire, fais-le vite ». Ce dernier saute en bas du lit, se jette sur les patates et les mange toutes !