Sur les pas du déserteur
« Au matin froid des forêts » restitué par Roland Lathion
Avec l’aimable autorisation des responsables de l’Université populaire de Nendaz, nous publions un historique retraçant les pérégrinations de Charles-Frédéric Brun, dit le déserteur, en Valais et plus particulièrement dans la région des bords de Printse.
Les textes et les images ont été entièrement tirés du livre «sur les pas du Déserteur», publié en 1982 sous les auspices de ladite organisation. Préfacé par Jean-Claude Michelet, plusieurs personnalités valaisannes ont apporté leur contribution à l’élaboration de ce document et ont su conduire le lecteur au cœur de cette destinée mystérieuse et émouvante, qui a peuplé les contes et les esprits de biens des générations de ce coin de Valais. Nous avons tiré l’essentiel de notre texte des pages publiées sous la plume de Daniel Anet.
Toutes les notices biographiques, les références et les mises en garde sont à retrouver sur le document de base.
Voici quelques peintures
Désormais commence la légende où les traits du Déserteur se mêleront parfois à ceux de l'homme qui vécut volontairement dans la haute solitude de l'alpage de Siviez, au-delà de toute demeure humaine. Un saint, disaient les villageois qui venaient de loin, en pèlerinage, lui demander conseil ou réconfort. Mais le Déserteur, lui, fut pèlerin dans sa paroisse adoptive. Ame forte, il a tout assumé de lui-même. Ame qui prie, il a répondu à la charité par la poésie de sa peinture. La communauté lui offrait la pleine sûreté des maisons, la douceur des foyers, la fin de la solitude. Il a logé à l'écart, ayant choisi d'être privé de tout ce que nous croyons nécessaire; et c'est le signe d'une âme qui expie.
Au pied du clocher, la fosse était ouverte. Et puis elle fut refermée. A la terre noire, un peu de neige était mêlée. Ce serait bientôt de la terre magique — la «terra rochetta» dont on fait des sachets pour guérir les maux des gens et des bêtes. Mais on n'en peut prendre que sur trois tombes, au cimetière de Basse-Nendaz: celle d'un inconnu, celle du saint de Siviez, celle du Déserteur. Car «ils ne pourrissent pas».
Marie Jeanne Bournissin
Bribes d'histoire ou de généalogie nendette : Confusion entre Fragnière d'Haute-Nendaz et de Veysonnaz, liée à la personne de Charles-Frédéric Brun, dit le Déserteur.
Mais, écoutons un témoignage... En 1850, un Français réfugié dans les montagnes du Valais, y créait de merveilleuses images religieuses dans la tradition populaire. Qui était-il ? On ne sait. On racontait que c'était un soldat qui avait tué son capitaine, ou qu'il avait été notaire, ou même évêque. On l'appelait le Déserteur. Jean Giono, abandonnant la Provence pour aller enquêter dans le Valais, a recréé l'histoire du Déserteur qu'il retrouve à Nendaz, et puis à Veysonnaz ; suivons sa trace.