Textes Forum
Souvenirs et libres propos. Texte d’Alphonse Bex restitué par Roland Lathion
La veille de la seconde guerre mondiale 39-45, un conseiller fédéral rappelait à ses concitoyens : Le paysan est l'épine dorsale de la nation. Notre mère la terre réclame sans cesse notre amour car ce n'est pas la terre qui est à l'homme mais l'homme qui est à la terre. Aux moindres troubles dans les pays environnants, le tocsin appelle à la mobilisation des troupes afin de garantir la sécurité de nos frontières, de nos droits et libertés et surtout l'existence de nos parents, filles et fils de la patrie et évidemment, la protection de nos cités et de nos villages. Le souci de survie fit dire au conseiller fédéral Walhen, responsable de l'agriculture : « Toutes surfaces propres à la production animale et céréalière doivent être cultivées ». On avait introduit l'alternance des troupes gardant nos frontières aux fins de pouvoir compter sur le maximum d'énergies, pour l'exploitation optimale de notre sol. J'ai encore en mémoire une remarque trouvée sur une affiche venant des offices fédéraux, apportant des conseils à la population et désignant le paysan, le prêtre, le poète et le soldat comme personnes indispensables au pays.
Réflexions atypiques sur nos modes de vie (tirées de Valais mystique - par S.Despote).
Nous sommes de grands randonneurs. Nous sillonnons le monde vêtus de marques coûteuses auxquelles nous servons gratuitement d'hommes-sandwiches. Notre réflex numérique mitraille à cinq coups par seconde, nous amassant en guise de souvenirs une banque d'images monstrueuse que nous ne parvenons même plus à trier. Nous allons très loin et très haut, guidés par un GPS de poche, et nous y allons de plus en plus vite. Notre bagage est allégé. Nous ne buvons même plus : nous nous "hydratons", comme des fœtus, par un cordon ombilical relié à une outre high-tech. Des procédés brevetés nous protègent des rayons UV, de la pluie, de la sueur...ébauches du futur scaphandre qu'on devra enfiler pour la moindre sortie sur Terre. (...)