Biographie présentée par Jean-Pierre Fragnière (camarade d’école, deux bancs derrière)
À l'école de Veysonnaz, il était familier des premiers bancs. Les places étaient attribuées en fonction des résultats scolaires ; les meilleurs s'épanouissaient au plus près du tableau noir et du pupitre du régent. Jean-Maurice s'oriente vers les professions de l'enseignement ; l'école normale des garçons, à Sion, guide ses premiers pas. Il aiguise ses compétences pédagogiques à l'école de Salins où il sera chaleureusement soutenu par sa collègue Pascale, une bas-valaisanne qui deviendra son épouse.
Enseigner donne le goût d'apprendre ; Jean-Maurice s'arrache au Valais pour poursuivre ses études à l'université de Fribourg. Sa licence lui ouvre les portes de l'enseignement secondaire et professionnel. Près de 30 années de sa vie seront consacrées à l'enseignement, à la planification et à la gestion de la formation dans cette vaste institution qui est devenue aujourd'hui le Centre de formation professionnelle de Sion.
Jean-Maurice avait expérimenté la nécessité et même l'opportunité d'un travail assidu, quotidien et inscrit dans la durée. Il n'a pas manqué de le faire savoir et comprendre à ses élèves. Beaucoup lui ont manifesté une reconnaissance, le plus souvent très pudique. Ses proches et ses collègues savent qu'il s'est fortement engagé pour valoriser des professions qui commençaient à se frayer une voie, en particulier les dessinateurs, mais surtout les métiers de la bouche, de l'hôtellerie et du tourisme. Il y avait beaucoup à faire dans un canton appelé à développer ces secteurs économiques qui devenaient de plus en plus déterminants pour l'avenir de la jeunesse. Il y avait beaucoup à faire ; imaginer des plans de développement, organiser la garantie de la qualité, mais aussi insister pour qu'on ne mette pas la « patte » dans le plateau en servant le café à la table du restaurant (ce n'est pas encore tout à fait gagné !).
Longuement, Jean-Maurice sera familier du Parlement valaisan : 8 ans député-suppléant et 8 ans député, assumant des responsabilités de leader que lui confiaient ses collègues élus. Qu'allait-il faire dans cette galère ? À l'entendre, l'action politique n'est pas un bric-à-brac de morceaux que l'on rassemble au hasard du calendrier ; c'est une action globale, homogène portée par un projet et des convictions. La volonté de servir doit en être le principal moteur.
Ainsi, Jean-Maurice poursuit ses engagements au-delà du temps de la vie professionnelle, dans cette longue période de retraite qui s'ouvre au plus grand nombre. Assidu dans les activités du Comité de la Fédération valaisanne des retraités, il est invité à Berne où il assume une fonction nationale, celle de Vice-président de la FARES (Fédération des Associations de Retraités et de l'Entraide en Suisse), en charge des dossiers du logement et de la mobilité. Depuis peu, il est membre du Conseil suisse des aînés, l'organisme officiel qui est le partenaire du Conseil Fédéral et du Parlement pour définir et orienter les politiques de la vieillesse et des solidarités entre les générations.
Une vie ancrée dans une solide continuité, mais sans cesse stimulée par une curiosité qui ouvre à l'innovation.