Les Passeurs de mémoire
Le passé du présent - La montée inéluctable de la modernité au 20e siècle
PARMI NOUS VIVENT DES TEMOINS DE PRES D'UN SIECLE DE LA VIE DE VEYSONNAZ. LEUR MEMOIRE EST RICHE D'EXPERIENCES. ILS ONT CONSTRUIT CE QUE NOUS SOMMES AUJOURD'HUI. ILS PEUVENT LIRE DES EVENEMENTS SUR CHAQUE VISAGE. LEUR PAROLE ET LEURS RECITS SONT UN TRESOR QUI MERITE LECTURE ET REFLEXION.
ENTENDONS-LES.
Entretien avec Michel Praz - agriculture et modes de vie. Pour offrir une première image des grandes transformations qui ont marqué la vie des habitant-e-s de Veysonnaz, nous avons fait appel à la mémoire d'un témoin et acteur de la vie locale: Michel Praz. Il est né en 1928 à Clèbes. Voici ce qu'il nous a confié.
Entretien avec Francis Fragnière - belle tranche de vie. Francis Fragnière nous a fait partager différentes anecdotes. Il nous parle de métiers, de plantes aux vertus étonnantes, de reines et de bonnes histoires.
Entretien avec Angeline Fragnière - servante de curé. Découvrez le magnifique entretien que nous avons eu avec Angeline Fragnière, servante de curé, née en avril 1913.
Interview réalisée par Jean-Maurice Délèze et Roland Lathion
Bernard fait partie des anciens du village de Veysonnaz. Son témoignage est d'une grande importance pour comprendre la manière de vivre des populations montagnardes au tout début du 20ème siècle et pour prendre conscience de la grande humanité qui les habitait et qu'elles parvenaient à concrétiser malgré les difficultés et la précarité de leur existence.
Bernard aujourd'hui - juillet 2014
Vie politique - Précarité - Vie religieuse
Ecole - Guerre 39-45 - Souvenirs
2021 - Témoignages et présentation de son testament spirituel sous forme d'Abécédaire A fleur de mots
A droite sur la photo: Henri Salamolard au jeu de boules
Texte d'Alois Délèze avec la collaboration de Jean-Maurice Délèze et Roland Lathion
Veysonnaz-Chroniques trouve intéressant d'évoquer les histoires de quelques « Veysonnards », qui ont dû, principalement pour des raisons économiques, quitter leur village et s'en aller en Argentine ou en France. Nous en avons trouvé dans les familles Praz et Salamolard. Nous les appelons « les Migrants de Veysonnaz ».
A notre connaissance, le premier à s'en aller de Veysonnaz est un certain Antoine Praz, l'oncle de Samuel Praz, parti en Argentine en 1889. Il s'est marié là-bas à une demoiselle Pralong venue de St- Martin. Ils ont eu beaucoup d'enfants dont 5 garçons, ce qui laisse penser qu'il existe un certain nombre de Praz en Argentine. David Praz, qui m'a donné ces renseignements, m'a dit n'avoir pas trouvé dans ses recherches des traces de ces descendants d'Antoine en Argentine, ce qui ne veut pas dire qu'il n'en existe pas. Un autre Praz, Lucien, frère de Samuel, né en 1889 est parti à Fillinges près d'Annemasse. Avant de partir, il travaillait à l'hôpital de Monthey. Il s'est marié à une dame Balthassat. Ils ont eu un fils qui malheureusement est décédé et une fille qui s'est mariée et a eu des enfants.
Venons-en aux Salamolard.
La guerre de 14 -18 venait à peine de se terminer. On se souvient de ses 10 millions de morts, de Verdun et de ses tranchées par exemple. C'est ce moment particulier, dans les années 1920, qu'ont choisi 4 frères Salamolard de Veysonnaz : Lucien (1891-1971), Henri (1895-1985), Emile (1898-1981) et Louis (1904-1958), fils de Jean Salamolard et Marie Délèze de Veysonnaz, pour partir en France. Leur sœur Mélanie, la future épouse de Jean-Louis Locher, est restée à Veysonnaz, la maman étant encore vivante.
Ces 4 frères avaient l'exemple de leur oncle Maurice Salamolard, (frère de Jean Salamolard) notre grand-père, marié à Anne Fragnière, de Verrey. Maurice et Anne eurent 3 enfants, Marie, notre mère « d'Aloys, de Jean Maurice et leurs sœurs», Henri, curé entre autres de St Séverin et Emile. A la suite des décès de son épouse Anne, en 1900 et de son dernier fils Emile, 3 ans plus tard, Maurice, le grand-père, s'est remarié avec Marguerite Fournier. Il s'est trouvé alors dans une situation financière difficile avec 2 enfants en âge scolaire.
Il décida alors de partir 2 ans en Savoie avec son beau-frère pour y travailler et ainsi rétablir ses finances. L'aînée de ses enfants, Marie, âgée de 7 ans a dû quitter l'école et jouer le rôle de maman, comme cela se faisait à l'époque. Maurice, mon grand-père, me disait que lors de ce séjour en France, il avait vu la tour Eiffel qu'il prononçait « Iffel ». Les 2 compères avaient dû faire une visite à Paris.
Revenons-en à nos 4 frères Salamolard.
Ils sont donc partis de Veysonnaz dans les années 1920, et sont allés dans l'Aube, à l'est de Paris, vers la ville de Troyes. Ils ont loué une grande ferme. Malheureusement, ils avaient de sérieux handicaps : le sol était rocailleux et ils n'étaient pas outillés. Le dimanche, ils utilisaient une charrette pour transporter un harmonium et ils allaient animer des messes dans les villages des alentours. Suite à ces conditions de travail assez peu favorables, Louis, Lucien et Emile sont rentrés en Suisse. Nous ne savons pas après quel temps de séjour en France.