On ne saurait comprendre la structure profonde de la vie sociale à Veysonnaz sans évoquer deux réalités fondamentales : les pratiques politiques et le fait religieux qui ont imprégné la socialisation de chacun et qui dépassent largement l'aspect pittoresque que certains ont voulu y voir. Rappelons d'abord quelques informations sur la commune.
La commune de Veysonnaz a été fondée en 1798 et rattachée au dizain d'Hérémence jusqu'en 1802 ; depuis, au dizain et district de Sion. Ce territoire planté sur un promontoire qui domine la plaine du Rhône est essentiellement composé de champs, de prairies, de pâturages et de forêts. La commune comprend le village de Veysonnaz et un hameau nommé Beauperrier. Cernée pratiquement par la grande commune de Nendaz elle est, on le dit souvent, une enclave. Vers 1800, les autorités du village se composaient de syndics et de procureurs (caissiers communaux) qui se chargeaient de faire parvenir au village les produits de première nécessité. Les procureurs dirigeaient aussi les travaux publics qui n'étaient pas rétribués.
Ceux-ci consistaient à nettoyer les chemins, les bassins, en un mot, à entretenir le domaine public (par exemple : la forêt du Su, la forêt de Magrappé et les chemins muletiers).
Aujourd'hui, Veysonnaz est la plus petite commune du canton par sa superficie : cent onze hectares. Sur cette surface, quatre-vingt-dix-huit sont productifs et treize improductifs.
Cependant, malgré son exiguïté, la commune s'est développée peu à peu ; et, aujourd'hui, sous la poussée du tourisme, elle est sortie de son isolement.
Les principales réalisations communales de ces cinquante dernières années sont incontestablement : la construction de la route Beuson-Veysonnaz, l'installation d'un réseau d'irrigation pour les champs, la canalisation des égouts, la construction d'un complexe scolaire avec salle de gymnastique et, tout récemment, la mise en place de diverses infrastructures pour l'équipement de la station. Tout cela ne s'est pas réalisé dans une atmosphère de sérénité permanente... tant s'en faut. Si les enjeux étaient de dimension apparemment modeste, ils apparaissaient cependant à beaucoup comme essentiels ; d'où, d'inévitables conflits. Ceci nous invite à évoquer quelques formes intenses de la vie politique au village.