Eglise2Le passé de notre église

C’est en 1906 que l’on décide de fonder une nouvelle paroisse formée des villages de Clèbes, Verrey et Veysonnaz. Les déplacements à pied jusqu’à Nendaz deviennent trop fréquents et cela empêche beaucoup de paroissiens de pratiquer régulièrement. C’est l’abbé Luc Pont, alors vicaire à Nendaz, qui prit en main la création de la nouvelle paroisse et la construction de l’église.

 

Le chantier a dû débuter en 1906 déjà pour ne se terminer qu’en 1910. Ce fut un travail communautaire de tous les habitants des villages. On y travaillait même le dimanche. L’évêque de Sion l’avait permis car c’était la maison de Dieu. La pierre qui fait clé de voûte au-dessus de l’entrée porte la date de 1908.

Le transport des cloches jusqu’à Veysonnaz fut un événement extraordinaire. Pour amener la plus grande cloche baptisée « Marie Auxiliatrice », pas moins de 60 hommes durent peiner toute une journée durant, armés d’un traîneau et de cordes. Partis très tôt le matin, un jour de novembre 1907, ils descendirent jusqu’à Sion et remontèrent la cloche installée sur le traîneau en droite ligne à travers prés et forêts sur le sol gelé.

Le convoi ne parvint au village qu’à minuit et à la lueur des falots , on suspendit la cloche pour la frapper du battant. Au son de la cloche, les gens sortent des maisons pour entendre cette belle voix qui les préservera de la foudre et des incendies. (récit d’après Georges Michelet, curé de Veysonnaz, qui a recueilli le témoignage des anciens).

L’église a été restaurée en 1962 sous la conduite du Curé Georges Michelet : on modifia le porche d’entrée, on refit la toiture et les pierres du clocher furent dégagées.

En 1978 enfin, on changea les vitraux de l’église qui furent réalisés par Francis Michelet.


Les curés de Veysonnaz

 curepontLuc Pont fut le fondateur de la paroisse, mais il ne porta pas le titre de Curé de Veysonnaz.

 Voici les desservants* qui se sont succédé à la tête de la paroisse : 1908-1910:Praz Jean-Léger

1910-1912 : Ebiner Emile (1ère messe à Sion le 01.07.1909)

1912-1923 : Rey Xavier

1923 1950 : Zuber Xavier

1950-1961 : Vannay Meinrad

1962-1978 : Michelet Georges

1978-1984 : Anthony Albert

1984-1990 : Covens Walter

1990-2007 : les curés du secteur  Ducrest Georges, Conus Michel , Dubosson Gabriel, Lugon Jean-Pierre, Zufferey Grégoire, Ravaz Raphaël, Pralong Joël, Berteletto Léonard…

 

Extraits d’articles de journaux d’époque concernant la construction de l’église :

UNE FÊTE À VEYSONNAZ

La population des trois villages frères Clèbes-Verrey Veysonnaz vient de fêter dignement le placement de la croix sur le frontispice de son église. La « Rosa-Blanche » de Nendaz invitée pour la circonstance a attiré à Veysonnaz une affluence énorme, tant des « Mayens de Sion », que des communes avoisinantes. Ce fut une journée de cœur où la voix des cuivres, les paroles éloquentes des orateurs et les applaudissements chaleureux de la foule ont chanté la foi courageuse de cette vaillante population. Après avoir entendu plusieurs morceaux, exécutés avec entrain et chaleur par la jeune société de Nendaz, M. le curé de la paroisse ouvre les feux par un discours vécu et original que Monsieur Pont est aussi puissant par la parole qu’il est fort lorsque, le pique en main, il entraîne par son ardeur toute la population aux chantier de l’église en construction.

Après M. le curé, c’est le tour de M. le conseiller national Evêquoz – sans commentaires. – Quand on rappelle le souvenir de cette parole si chaude et si intérieurement chrétienne, les larmes viennent aux yeux de nos bons vieux papas. Suit un sermon italien en six points fort applaudi. Et puis les « chanes » fonctionnent comme des enragées prodiguant à tous le trésor des meilleures caves sédunoises.

Nouvelliste valaisan 1907

ACCIDENT À VEYSONNAZ

La commune de Veysonnaz construit actuellement une église, pour être, à l’achèvement de celle-ci, constituée paroisse distincte. Jusqu’ici cette commune appartenait à la paroisse de Nendaz.

Mercredi dernier, vers 3 heures de l’aprè-midi, un des poteaux supportant les échaffaudages du nouvel édifice étant venu à s’écarter sur le terrain amolli par de récentes pluies, un pont et un escalier s’effondrèrent, emportant toute leur charge. Quatre hommes se trouvèrent pris parmi les matériaux que le pont supportait. Ce sont MM. Fragnière, ancien président de Veisonnaz ; Jean Combi, entrepreneur à Vex, d’origine tessinoise, et deux ouvriers, un tessinois et un valaisan. Trois d’entre eux ont été emportés sans connaissance. M. Fragnière, âgé de 60 ans, avait une fracture à la base du crâne et de nombreuses contusions ; M. Combi plusieurs côtes fracturées avec un poumon perforé et un emphysème sous-cutané.

Heureusement, deux médecins en villégiature aux Mayens de Sion M. Sierro, de Sion et son beau-frère M. Camille Favre, de Genève, se promenaient précisément du côté de Veisonnaz. Ils s’empressèrent de réquisitionner du linge et de panser tout d’abord les blessures les plus graves. L’état de M. Combi exigeait un traitement rapide ; sans les deux promeneurs, il était perdu. Quant à M. Fragnière, il doit son salut au fait que l’un des deux médecins était pourvu de médicaments antiseptiques. Les deux ouvriers s’en tirent avec des blessures plus ou moins graves mais sans danger apparent.

Nouvelliste valaisan 1907

clochesLE TRANSPORT DES CLOCHES

J’ai entendu quelques fois, toujours avec la même émotion, le récit du transport de la grande cloche « Marie Auxiliatrice » de Sion à Veysonnaz. Jusqu’à Arvillard, pas de problème, mais depuis là il n’y avait plus de route carrossable.

Un matin de novembre, 60 hommes, munis de cordes et d’un solide traîneau monté à cet usage, dévalent les pentes à la rencontre de la belle « Marie Auxiliatrice ». Il n’y avait pas de neige. Le gel commençait à mordre la terre. La meilleure piste à suivre c’était la ligne droite, par les prés, en tirant sur les cordes à qui mieux mieux. Le convoi montait lentement, sous le commandement d’un chef qui cherchait les passages les plus faciles. Un groupe surveillait la montée du traîneau, chargé du lourd et précieux fardeau. Les autres, vraisemblablement, formaient la double ou triple colonne de ceux qui tiraient les cordes.

Le convoi montait, montait, lentement. Tout est bien allé, dit-on, jusqu’au lieu dit les « Fontanets », et là, malheureusement, le traîneau plia sous la lourde cloche. La nuit allait venir… La fatigue marquait les hommes. Et pourtant… ils étaient là, pas très loin du village… Ils avaient aussi promis d’arriver vainqueurs, le soir même. Il fallait coûte que coûte y arriver. On décida : tandis que quelques-uns réparent le traîneau, d’autres viennent à la maison de commune refaire leur forces, par quelques verres d’Humagne, un morceau de pain de seigle et de fromage…

À minuit, la grande cloche est au pied du clocher. À la lueur des lanternes, des falots, on la suspend au brancard déjà prêt. On la frappe du battant. Les gens sortent des demeures. On veut voir de près « Marie Auxiliatrice ». On veut entendre sa voix étonnamment belle, qui préserve de la foudre et des incendies.

La petite cloche de la chapelle ne sonnera plus… Par contre, tous les dimanches et jours de fêtes, le clocher verse son heureux carillon sur le coteau. On parle au loin, du beau carillon de Veysonnaz. Je me rappelle, lorsque j’étais enfant, avec quel plaisir je l’écoutais de mon village ( à Nendaz) : « Les saints et les anges », « Le voici l’Agneau si doux », « Je n’ai qu’une âme qu’il faut sauver », et bien d’autres cantiques encore. Un air de paix et de joie passait au ciel des dimanches. Il y a eu des maîtres carillonneurs : Maurice Salamolard, Louis et Eugène Praz. C’était des carillons à main, auprès des cloches. Carillons nuancés, ce qui n’est plus possible aujourd’hui. Les mêmes notes sont frappées, mais leur frappe est d’une intensité égale, ce qui fait perdre le grand charme du carillon.

 Curé G. Michelet bulletin paroissial 1978