Source : Les Pâturages de la région de Sion - Théodore Kuonen
Des transactions auront lieu entre la bourgeoisie de Sion et les communautés de Nendaz et de Salins au sujet de la délimitation du territoire de Veysonnaz.
Une première délimitation est connue par l'acte de 1478 fait entre les nobles bourgeois de Sion et les honorables représentants de Nendaz depuis le lieu-dit Loz Darbel de Tyon (Trabanta) en descendant du côté couchant le long des limites séparant la baronnie de Sion et la paroisse de Nendaz jusqu'à la fontaine dite de Santy (Tassoneyre), soit la limite séparant les terres de Sion, Nendaz et Veysonnaz.
A cette occasion, ceux de Veysonnaz s'opposèrent à ce que ceux de Nendaz procèdent à quelques viances (reconnaissance officielle des chemins et limites publiques) depuis le pré Amondry en aval avec ceux de Sion : ils estimaient que cette procédure n'appartenait qu'à Sion et à Veysonnaz, comme il avait été d'usage dans le passé; (d'autres limitations entre Veysonnaz et Sion avaient donc déjà eu lieu).
Le 26 juillet 1587, les trois parties réunies procèdent à une nouvelle délimitation du territoire de Veysonnaz. Les relations entre Sion et Veysonnaz étaient en particulier d'ordre forestier et concernaient la forêt du Rard, partie occidentale de la forêt de Thyon. Mais Sion a également albergé le parcours du bétail dans ce secteur, moyennant payement d'une redevance annuelle.
Ainsi, en 1611, les procureurs et autres probes-hommes de Veysonnaz, en leur nom et au nom de toute la communauté du lieu, reconnaissent devoir trois fichelins de seigle et huit deniers de rente annuelle aux seigneurs bourgeois de Sion pour les pâturages du Rard situés dans la forêt de Thyon.
Dans Histoire des forêts, nous pourrons suivre une série d'actes d'albergement de la forêt du Rard à ceux de Veysonnaz dont le plus ancien date de 1312.
Au point de vue viances, mentionnons encore que le major de Nendaz-Hérémence, pour la République du Valais, avec le procureur fiscal sous la Morge pour l'évêque, le représentant de l'abbaye de Saint-Maurice, les syndics et jurés des communes renouvellent, en 1691, les limites de juridiction entre la métralie de Veysonnaz, la majorie de Nendaz et la seigneurie de Clèbes.
Pour mettre fin aux difficultés encore existantes en 1886, entre Nendaz et Veysonnaz au sujet de la délimitation de la juridiction sur certains parcours, soit dans la région de la croix des Combes, des Pras et des Tassonaires, une commission est chargée de donner un préavis au Département de l'Intérieur. Les parties produisent, lors de la procédure engagée, divers actes de délimitation, à savoir de 1587, 1691 et 1722.
Veysonnaz proteste contre les conclusions de la première commission. Le Conseil d'Etat propose ensuite une nouvelle commission d'expertise; celle-ci donne son préavis au Département de l'Intérieur en 1888.
Les parties vont signer ensuite la transaction du 1er septembre 1889. Mais au vu de la situation créée par la découverte de nouvelles limites par Veysonnaz, la commission préconise l'extension du territoire de Veysonnaz selon ces limites. L'affaire est finalement portée devant le Grand Conseil qui, dans sa session de novembre 1891, se déclare incompétent et la renvoie au Tribunal du Contentieux de l'Administration, à moins que les deux communes s'en tiennent à la transaction mentionnée.
Nendaz écrit alors à Veysonnaz, lui demandant si elle veut admettre la transaction ou non. A défaut, Nendaz fera recours au Tribunal du Contentieux. Le 23 avril 1899, les deux communes déclarent renoncer à recourir pour liquider ces difficultés de juridiction et acceptent la transaction. Le limitage est considéré comme définitivement établi.