Source : Les Pâturages de la région de Sion - Théodore Kuonen
Elles pouvaient varier dans certains détails d'un endroit à l'autre.
Certaines communes autorisaient la pâture en commun pendant toute l'année sur les champs non semés, d'autres à des périodes précises. On trouve le parcours en commun autorisé pour tous les bestiaux et sur tous les prés existants, de la Toussaint ou la Saint-André [30 novembre] jusqu'à la Purification [2 février]. Quant aux champs semés, les dispositions variaient le plus souvent.
Les pâturages pour le petit bétail étaient souvent désignés par secteur ou village.
Il existait de nombreux règlements concernant le parcours des porcs, des chèvres et des moutons.
En général, les porcs devaient, en tout temps, être tenus en dehors des prés semés et, du début avril à la Saint-Michel [29 septembre], hors de toute propriété (sauf la sienne).
Chèvres et moutons sont, dans bien des endroits, exclus toute l'année de toute propriété. Le Conseil communal pouvait aussi fixer le nombre de chèvres par ménage; elles devaient être menées à la bergerie et il était défendu au berger de prendre en garde chèvres ou moutons appartenant à des non-communiers.
Aucune brebis ni chèvre ne pouvait être gardée pendant l'été dans le périmètre du village.
A l'origine, les pâturages communs, en allemand «Allmends», faisaient partie du domaine seigneurial; leur jouissance était cédée à des feudataires ou à la communauté sous certaines conditions.
De nombreux documents en témoignent: ainsi, dans l'arbitrage entre l'évêque de Sion, Conon, et son vidomne, Guillaume de la Tour, en 1179, il est spécifié que les pâturages, dans leur ensemble, sont du domaine de l'évêque, lequel les possède en paix. Toutefois, ceux que le vidomne possède et cultive à Champsec, l'évêque les lui cède à nouveau et gratuitement.
Le seigneur pouvait permettre à son feudataire de remettre à cens (impôt) une partie de ces pâturages communs.