UNIL, IGD-FGSE & EPFL, LaSIG-ENAC (2012) eAtlas du Valais. Atlas interactif du Canton du Valais. Université de Lausanne, Canton du Valais. URL : < http://www2.unil.ch/eatlasvs/>. Repris de http://www2.unil.ch/eatlasvs/wp/?page_id=515><décembre 2012>.

Le Valais, un espace composé« Dès l’origine, la montagne physique et son double social sont liés, indissolublement. »Jean-Claude Bozonnet (1989)

survillageL’espace valaisan d’avant 1850 est d’ordre essentiellement rural : les populations qui l’ont colonisé sont parties initialement de la plaine du Rhône ; son caractère marécageux, les nombreuses crues et inondations du fleuve les incitèrent à mettre d’abord en valeur les parties nettement exondées (cônes de déjection ou d’éboulement) et les versants. Telle a été, à l’origine, la zone privilégiée de peuplement, en fait le premier centre de gravité du Valais.

Depuis les temps les plus anciens, les paysans autochtones pratiquaient essentiellement l’élevage, les cultures ne jouant qu’un rôle d’appoint. Il en résulte, suite à l’essor démographique, une colonisation tournée d’abord vers la recherche de nouveaux pâturages. Partant du sillon rhodanien, les éleveurs vont progressivement remonter les vallées latérales, les premiers mayens devenant dès lors des villages permanents.

Cette extension vers les vallées est probablement à l’origine des dizains du Moyen Âge. Elle est surtout la raison essentielle de l’étagement des terroirs communaux qui reste, aujourd’hui encore, l’une des spécificités majeures du canton. Ainsi, les exploitations agricoles ont investi l’espace de manière transverse: s’échelonnant de la plaine du Rhône à la limite supérieure des alpages, vers 2500 mètres d’altitude.

Valais 1693

Une telle occupation du sol reproduit les principales étapes de la colonisation. Les villages des hautes vallées n’échappent pas à cette règle: tournés d’abord vers le haut (avec la zone intermédiaire des mayens, située entre 1300 et 2000 mètres environ, ils gardent néanmoins des possessions en contrebas, c’est-à-dire sur les versants rhodaniens. Ces propriétés seront pour la plupart, consacrées à la vigne, notamment du côté de l’adret.

La conséquence la plus manifeste de l’étagement des terroirs est le caractère fragmenté des propriétés foncières. Chaque exploitation se répartit entre le fond de la vallée, ses versants, les alentours du village et les mayens. Il en découle un morcellement des propriétés qui, à terme, ne permet plus d’assurer la rentabilité des domaines. Cette dispersion du foncier est probablement l’une des causes originelles de la pluriactivité.

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