Source : Histoire des Forêts - de Théodore Kuonen
La commune de Veysonnaz annonce par ses commissaires, en 1825, deux mas de forêts qui ne permettent aucune vente de bois. Comme nous l'avons suffisamment dit, elle tient en albergement la forêt du Rard de la bourgeoisie de Sion. Un mas inscrit se trouve au-dessus du hameau: il est tout en mélèzes clairsemés, embannisé pour les constructions. L'autre se trouve en dessous du hameau: il s'agit d'un taillis à l'usage des habitants pour l'affouage. Chacun peut y faire des coupes comme il lui plaît. Mais en 1828, le conseil, sur décision de l'assemblée générale des communiers, décrète la mise à ban des bois sur les biens communaux sous peine de 5 batz par plante.
L'ensemble des forêts est estimé à 7.0 ha.
Le consortage de Combyre vend, en 1826 au grand-châtelain et président du dizain et à ses associés «tout le bois existant, sur pied ou »estropié«, appartenant au consortage (sauf une partie réservée à l'usage du consortage) pour le prix de 2 batz et 1 kreuzer la toise. L'acquéreur fournira une marenda, soit 2 1/2 setiers de vin, du pain, à chaque membre du consortage et 3 fromages de Nendaz. La quantité en question est de 12 000 toises. La vente est faite avec tous les droits de sortie. Le mesurage est fait selon l'ancienne toise de Nendaz.
L'exploitation doit se faire dans un délai de 10 ans.
En 1832 sera vendue aux Forges la sixième portion d'une forêt sous la montagne de Combyre qui avait été vendue à un dénommé Michelet. Après moult difficultés, Michelet payera finalement 30 batz par cuillerée de fonds de montagne. Le consortage avait demandé en 1832, pour liquider l'affaire, 400 écus en bloc. On ne connaît pas le décompte définitif.
Dans les consignes des Forges d'Ardon, on retrouve, en 1841, des achats de bois du consortage de Combyre. Il s'agit d'une coupe considérable contre laquelle le consortage du bisse de Verrey avait fait opposition : invoquant la grande rapidité du terrain, sujet aux éboulements et aux avalanches, il avait demandé l'inspection des lieux et la suspension de la coupe. Une commission du canton examine alors à quel point la sûreté en général et celle des propriétés particulières pourrait être compromise par cette coupe. Le canton invite également les consorts de l'aqueduc à s'entendre avec les Forges sur les endroits où la coupe peut continuer. Les commissaires, pour leur part, fixent des mesures spéciales pour l'exploitation des bois.
Elles concernent, en particulier, les diamètres des bois pouvant être coupés dans les divers secteurs, soit dans les parties situées au-dessus et au-dessous du chemin. Les diamètres en dessous desquels les plantes doivent être conservées varient entre 5 pouces, pour les mélèzes, et 8 à 16 pouces, pour les aroles. Les arbres sont à couper à 1 pied au-dessus du sol. Toute extraction de tronc est interdite. Les largeurs des lisières à conserver le long de l'aqueduc de Verrey et de Vex, aux bords des dévaloirs et le long des limites supérieures sont indiquées. Des rizes en bois doivent être construites. Le bois est flotté par la Printze, depuis Beuson, pour être carbonisé à Aproz.
Dans le Registre de l'Etat est indiquée en 1843 une exploitation de 1346 toises.
Le consortage de la Meinaz consigne, en 1825, 4 à 5000 toises pour les fournir également aux Forges d'Ardon.
Il n'est guère possible d'établir un compte précis sur les exploitations réelles qui ont eu lieu dans les forêts des consortages d'alpage, à Nendaz. Au départ, dès 1822, des consignes de bois avaient été faites par le marchand Jean Stalder et le grand-châtelain J.F. Michelet. Ces bois sont allés ensuite à divers entrepreneurs-marchands et, directement ou indirectement, aux Forges d'Ardon. Les bois arrivaient à Aproz où ils étaient carbonisés ou jetés au Rhône. En se basant sur les chiffres connus, on peut estimer le volume total à 24 000 ou 25 000 toises.
On se rend compte que les consortages avaient saisi le moment opportun pour «alléger les forêts de leurs réserves», même si c'était pour n'en tirer qu'un très maigre profit. Certains seront encore appelés à fournir des traverses pour le chemin de fer.
Au surplus, le bois d'arole était fortement recherché par les boisseliers et allait encore se raréfiant du fait que les propriétaires d'alpage avaient tendance à l'extirper.