Source : Histoire des Forêts - de Théodore Kuonen

Le besoin de se grouper en corporations paysannes pour exploiter des terres en commun remonte peut-être très haut dans le temps ; toutefois il n'apparaît dans les documents qu'à partir du XIIIe siècle. Les premiers statuts des communautés sont établis sous l'autorité des seigneurs féodaux. La tendance ira progressivement vers une indépendance grandissante à l'égard du régime féodal. La communauté se développe en recevant confirmation de ses us et coutumes, des premières libertés qu'elle a acquises, par l'octroi de nouvelles franchises pour arriver finalement au statut d'une commune bourgeoise et politique autonome.

Rive gauche du Rhône

 

La communauté de Veysonnaz


En 1260, on établit les limites entre les terres épiscopales et savoyardes. La ligne de démarcation va du sommet de la montagne de Tion, en ligne directe, jusqu'à Corbassière, et passe entre Miseriez et Bard. Veysonnaz se trouve ainsi à l'ouest de cette ligne, donc en dehors des terres épiscopales.

La démarcation enclave les fermes épiscopales de Miseriez et de Bard dans le territoire appartenant au comte de Savoie89.

Néanmoins, Veysonnaz est une seigneurie épiscopale dès 1204, inféodée à des familles nobles.

Un acte de 1377 atteste que Veysonnaz a ses prob'hommes et ses assemblées. L'assemblée des prob'hommes est encore attestée par un acte de 1414 concernant l'investiture de possessions adjugées par l'official de la cour de Sion. En 1441, un accord est conclu, entre l'évêque et les hommes de Veysonnaz, qui peut être résumé ainsi : ceux de Veysonnaz promettent sur l'Evangile fidélité à l'évêque dont ils sont les sujets; ils reconnaissent sa juridiction spirituelle et temporelle. Les hommes jouiront de leurs coutumes; celles-ci sont confirmées. L'évêque promet de constituer un des leurs comme métrai de Veysonnaz. Veysonnaz remettra chaque année une perdrix à la fête de la Nativité. Les hommes ne pourront être cités en justice que devant l'évêque ou son vicaire. Ils payeront pour le droit acquis 10 livres mauriçoises.

En 1614, l'évêque confirme toutes les libertés accordées par ses prédécesseurs moyennant 4 livres mauriçoises et ordonne que la communauté lui remette annuellement une perdrix à la Fête de la Nativité.

La reconnaissance des hommes de tenir tous leurs biens meubles et immeubles de la mense épiscopale a lieu en 168292.

L'évêque conserve ses droits jusqu'en 1798. Ils seront ensuite rachetés et Veysonnaz deviendra une commune politique libre.

La ville de Sion et ses relations avec les communautés avoisinantes de la rive gauche.

En 1217, l'évêque accorde à la ville de Sion ses premiers statuts : les droits et les obligations des citoyens sont consignés.

Lors du plaid de 1269, les citoyens de Sion, en présence de l'évêque, des chanoines, du vidomne et du major, établissent de nouveaux statuts. Dès lors, la voie vers une autonomie politique est ouverte.

En 1339, l'évêque confirme les libertés acquises :

Les citoyens ont le droit de se constituer en communauté, d'avoir des biens communs, de nommer des procureurs, des consuls, des syndics pour les administrer, d'établir des statuts pour la communauté sans l'intervention de l'autorité épiscopale et sans même avoir été convoqués par celle-ci. L'organisation communale se réalise. Le plaid, convoqué deux fois l'an par le vidomne épiscopal, sur la place de la cathédrale ou devant l'église Saint-Théodule, est présidé par deux syndics.

En 1414, les notaires publics, syndics, procureurs, conseillers et les délégués de la commune sont rassemblés devant la porte de la cathédrale pour établir les statuts et ordonnances d'utilité publique. Il s'agit spécialement de règlements de police (curage de la Sionne, entretien des digues, aide en cas d'inondation, arrosages, salubrité publique, pâturages). Ces statuts sont confirmés en 1433 par l'évêque.

Dès lors, la ville jouit d'une véritable autonomie.

Les arrêtés

Dans la charte de 1269 déjà citée, l'évêque, le vidomne, le major, le sautier et les citoyens de Sion, réunis en plaid général, statuent, quant aux forêts, que si un citoyen de Sion, dans le but de construire, demande du bois de la forêt de Tyon, on doit élire huit hommes qui jugeront du bien-fondé de cette requête. Après leur vision locale et leur prononcé, les gardes forestiers, sous la foi du serment prêté, montreront au demandeur l'endroit où il devra couper ses bois avec le moins de dommage.

Pour ce qui concerne les coupes de bois dans la forêt de Thyon, la commune de Sion décide, en 1528, que si les procureurs constatent des coupes effectuées sans l'autorisation du conseil, ils doivent sortir le bois de la forêt et le descendre jusqu'à Champsec où l'on examinera ce qu'il faut en faire.

La même année, l'assemblée désigne les procureurs des forêts, des îles et des pâturages communs (comme déjà en 1515). Le banneret fonctionne comme conservateur des forêts et des prés.

Mentionnée pour la première fois dans la charte de 1269, la forêt de Thyon a fait l'objet de nombreux litiges avec les communes voisines. Nous avons déjà relaté les difficultés au sujet des pâturages et des eaux. Dès le début du XVIe siècle, la situation a dû s'aggraver, à tel point que l'évêque Mathieu Schiner a mis, en 1516, à l'instance du notaire Michel Rumerii, procureur de la commune de Sion, une barre générale sur tous les biens communaux situés sur territoire sédunois, jouxtant les pâturages communs et les terres de la communauté de Vex et des Agettes ainsi que celles de Bramois, à l'est, les biens communs et les terres de Nendaz et de Veysonnaz, à l'ouest, et compris entre les terres de la montagne de Thyon et de Vex et le Rhône, au nord.

Le besoin de se grouper en corporations paysannes pour exploiter des terres en commun remonte peut-être très haut dans le temps ; toutefois il n'apparaît dans les documents qu'à partir du XIIIe siècle. Les premiers statuts des communautés sont établis sous l'autorité des seigneurs féodaux. La tendance ira progressivement vers une indépendance grandissante à l'égard du régime féodal. La communauté se développe en recevant confirmation de ses us et coutumes, des premières libertés qu'elle a acquises, par l'octroi de nouvelles franchises pour arriver finalement au statut d'une commune bourgeoise et politique autonome.

Rive gauche du Rhône

La communauté de Veysonnaz

En 1260, on établit les limites entre les terres épiscopales et savoyardes. La ligne de démarcation va du sommet de la montagne de Tion, en ligne directe, jusqu'à Corbassière, et passe entre Miseriez et Bard. Veysonnaz se trouve ainsi à l'ouest de cette ligne, donc en dehors des terres épiscopales.

 

La démarcation enclave les fermes épiscopales de Miseriez et de Bard dans le territoire appartenant au comte de Savoie89.

Néanmoins, Veysonnaz est une seigneurie épiscopale dès 1204, inféodée à des familles nobles.

 

Un acte de 1377 atteste que Veysonnaz a ses prob'hommes et ses assemblées. L'assemblée des prob'hommes est encore attestée par un acte de 1414 concernant l'investiture de possessions adjugées par l'official de la cour de Sion. En 1441, un accord est conclu, entre l'évêque et les hommes de Veysonnaz, qui peut être résumé ainsi : ceux de Veysonnaz promettent sur l'Evangile fidélité à l'évêque dont ils sont les sujets; ils reconnaissent sa juridiction spirituelle et temporelle. Les hommes jouiront de leurs coutumes; celles-ci sont confirmées. L'évêque promet de constituer un des leurs comme métrai de Veysonnaz. Veysonnaz remettra chaque année une perdrix à la fête de la Nativité. Les hommes ne pourront être cités en justice que devant l'évêque ou son vicaire. Ils payeront pour le droit acquis 10 livres mauriçoises.

En 1614, l'évêque confirme toutes les libertés accordées par ses prédécesseurs moyennant 4 livres mauriçoises et ordonne que la communauté lui remette annuellement une perdrix à la Fête de la Nativité.

La reconnaissance des hommes de tenir tous leurs biens meubles et immeubles de la mense épiscopale a lieu en 168292.

L'évêque conserve ses droits jusqu'en 1798. Ils seront ensuite rachetés et Veysonnaz deviendra une commune politique libre.

 

La ville de Sion et ses relations avec les communautés avoisinantes de la rive gauche.

En 1217, l'évêque accorde à la ville de Sion ses premiers statuts : les droits et les obligations des citoyens sont consignés.

Lors du plaid de 1269, les citoyens de Sion, en présence de l'évêque, des chanoines, du vidomne et du major, établissent de nouveaux statuts. Dès lors, la voie vers une autonomie politique est ouverte.

En 1339, l'évêque confirme les libertés acquises :

Les citoyens ont le droit de se constituer en communauté, d'avoir des biens communs, de nommer des procureurs, des consuls, des syndics pour les administrer, d'établir des statuts pour la communauté sans l'intervention de l'autorité épiscopale et sans même avoir été convoqués par celle-ci. L'organisation communale se réalise. Le plaid, convoqué deux fois l'an par le vidomne épiscopal, sur la place de la cathédrale ou devant l'église Saint-Théodule, est présidé par deux syndics.

En 1414, les notaires publics, syndics, procureurs, conseillers et les délégués de la commune sont rassemblés devant la porte de la cathédrale pour établir les statuts et ordonnances d'utilité publique. Il s'agit spécialement de règlements de police (curage de la Sionne, entretien des digues, aide en cas d'inondation, arrosages, salubrité publique, pâturages). Ces statuts sont confirmés en 1433 par l'évêque.

Dès lors, la ville jouit d'une véritable autonomie.

 

Les arrêtés

Dans la charte de 1269 déjà citée, l’évêque, le vidomne, le major, le sautier et les citoyens de Sion, réunis en plaid général, statuent, quant aux forêts, que si un citoyen de Sion, dans le but de construire, demande du bois de la forêt de Tyon, on doit élire huit hommes qui jugeront du bien-fondé de cette requête. Après leur vision locale et leur prononcé, les gardes forestiers, sous la foi du serment prêté, montreront au demandeur l'endroit où il devra couper ses bois avec le moins de dommage.

 

Pour ce qui concerne les coupes de bois dans la forêt de Thyon, la commune de Sion décide, en 1528, que si les procureurs constatent des coupes effectuées sans l'autorisation du conseil, ils doivent sortir le bois de la forêt et le descendre jusqu'à Champsec où l'on examinera ce qu'il faut en faire.

 

La même année, l'assemblée désigne les procureurs des forêts, des îles et des pâturages communs (comme déjà en 1515). Le banneret fonctionne comme conservateur des forêts et des prés.

Mentionnée pour la première fois dans la charte de 1269, la forêt de Thyon a fait l'objet de nombreux litiges avec les communes voisines. Nous avons déjà relaté les difficultés au sujet des pâturages et des eaux. Dès le début du XVIe siècle, la situation a dû s'aggraver, à tel point que l'évêque Mathieu Schiner a mis, en 1516, à l'instance du notaire Michel Rumerii, procureur de la commune de Sion, une barre générale sur tous les biens communaux situés sur territoire sédunois, jouxtant les pâturages communs et les terres de la communauté de Vex et des Agettes ainsi que celles de Bramois, à l'est, les biens communs et les terres de Nendaz et de Veysonnaz, à l'ouest, et compris entre les terres de la montagne de Thyon et de Vex et le Rhône, au nord.