Source : Les Pâturages de la région de Sion - Théodore Kuonen

Les ayants-droit réglementent alors la jouissance de ces communs en établissant des arrêtés au nombre desquels on trouve les dispositions importantes de la mise à ban des pâturages.

Les époques de la mise à ban pouvaient varier selon les conditions géographiques et climatiques de la région, l'altitude des prés-mayens, les usages des communes.

La mise à ban englobait également les propriétés privées et tous les pâturages pouvaient être ouverts au parcours à des dates déterminées: à partir de la mi-août, de la Saint-Barhélemy [24 août], de la Nativité de la Sainte-Vierge [8 septembre], de la Saint-Michel [29 septembre] et cela jusqu'à la mi-mars, au 1er avril, au 1er mai, à trois semaines avant la Saint-Jean-Baptiste [24 juin].

terres agricolesLa mise à ban des prés «recordains» (à regain) se faisait d'ordinaire de la mi-mars jusqu'à la Saint-Michel.

En principe, le parcours du bétail dans les mayens communaux était formellement défendu pendant la saison d'alpage.

Les mayens-hauts étaient ouverts au parcours, par décision du Conseil communal, à une date déterminée. C'était le jour de la «débandia». Dès l'inalpe, ces mêmes mayens ne pouvaient être pâturés que par le bétail de l'alpage concerné. Pour ne pas ramener le bétail prématurément sur les communaux, il était défendu de désalper avant la date fixée. Les arrêtés ou règlements relatifs aux mayens communaux sont nombreux et souvent renouvelés.

Une règle généralement appliquée était celle qui défendait de pâturer sur les biens communaux plus de têtes de bétail qu'on n'en pouvait hiverner avec son propre foin ou qui auraient été nourries de fourrage provenant du bien loué de personnes non-communières ; ou encore de faire paître sur les communaux du bétail étranger à moins de l'avoir nourri tout l'hiver de son propre foin ; ou encore celle qui interdisait aux non-communiers la pâture sur les biens communs.

En principe, le non-bourgeois devait payer son droit d'usage des biens communaux. chèvreLe non-bourgeois habitant pouvait, le cas échéant, y pâturer son gros et menu bétail en payant une indemnité ou un droit annuel. Pouvait également être soumis à une taxe celui qui conduisait du bétail sur les communaux sans avoir de propriété à un endroit précis de la commune. Celui qui n'avait de biens que hors de la commune et faisait paître ses vaches en automne et au printemps sur les communaux, devait payer une somme par vache qu'il était à même de nourrir en hiver avec les produits de ses biens sis hors de la commune.

Les premiers statuts réglant l'utilisation des possessions communes étaient basés sur les coutumes et usages pratiqués. Ils s'adaptaient ensuite aux nouvelles exigences ; ils étaient donc l'expression des préoccupations des communautés essentiellement rurales et du droit local.

Les procureurs ou syndics avaient l'obligation d'assurer la sauvegarde intégrale des biens communs en les défendant contre leurs seigneurs ou contre toute intrusion des communautés avoisinantes. Dès le XIIIe siècle apparaissent dans les documents des règles sur l'usage des pâturages.