Tourisme

Préambule 7

Vous reprendrez bien un peu d’utopie! 9

Jacques Melly, Président du Gouvernement valaisan

I. L’ESPRIT PIONNIER (1950 -1964) 13

Créer une base économique locale saine et durable,

une utopie? 16

Avec le président Délèze - Jean-Pierre Fragnière 17

A bâtons rompus avec Michel Fragnière 22

II. UNE VISION PORTEUSE D’AVENIR

(1964 -1986) 27

Promotion immobilière et professionnalisme 29

Les 4 Vallées: une idée de visionnaires 31

La Piste de l’Ours et sa télécabine 33

Collaboration avec la commune 36

René Fournier: élégance discrète

et efficacité sans compromission - Henry Fournier 40

III. UN QUART DE SIÈCLE

DE GRANDS DÉFIS (1986 - 2011) 43

Les canons à neige, planche de salut 45

Les Coupes du monde, la belle aventure 46

Trente Coupes du monde - Joseph Zenhäusern 50

Poursuite de la promotion immobilière,

un nouveau restaurant d’altitude 52

Deux idées en une: le Chalet Royal

et le parking des Grangettes 54

Et pourtant elle tourne! 57

Le privilège d’être président de Téléveysonnaz et

vice-président de Télénendaz - Jean-Pierre Ramseyer 59

Regarder plus loin que le bout de son nez 60

Le fabuleux domaine skiable des 4 Vallées

Christophe Dumoulin, président de la commune

de Bagnes) 61

L’accord des 4 Vallées tient très bien la piste

Christian Melly, président de la société des 4 Vallées 62

Ensemble

Francis Dumas, président de la commune de Nendaz 65

Télénendaz - Téléveysonnaz: gardiens du temple

Philippe Lathion, président du Conseil d’administration

de Télénendaz 68

Enchantement

Nadine Ruchti, directrice de Veysonnaz Tourisme 71

Déjà de nouveaux défis pour Téléveysonnaz 72

Et le village de Veysonnaz, pendant ce temps-là?

Et Clèbes ? 72

Le village où la politique la plus active

est celle du tourisme - Henri Bernard Fragnière,

président de la commune de Veysonnaz 74

Des acteurs de l’économie locale s’expriment 77

- Le café BonVin - Un trait d’union entre les générations

Geneviève Praz, Café BonVin

- Ma folie n’en était pas une

Marcel Fournier, promoteur de l’hôtel Magrappé

- Les promoteurs de Téléveysonnaz à l’origine

de nombreuses initiatives

Norbert Lathion, restaurant La Remointze

- «Chapeau aux pionniers de Téléveysonnaz!»

Simon Fournier

Jean-Marie Fournier: qu’en pensez-vous ? 86

Demi-siècle - Vue imprenable

François Dayer, journaliste 88

Epilogue 91

Progression des constructions de logements touristiques à Veysonnaz station arrivee

 Avant les années 1960, il n’y avait que quelques chalets construits à Veysonnaz et qui accueillaient des touristes suisses. Les plus anciens chalets étaient construits dans les environs du Ménandry (en aval du début du bisse des Mayens de Sion). Il s’agit des chalets Pletsch, celui de « la grosse Adèle » (actuel chalet Rombaldi), Chalet Brunner (actuel Witz), Bridel, …. Le deuxième pôle de développement de chalets se trouve au-dessus de Pra de part et d’autre du bisse : Ex. chalets Haenni (1940), Robert-Tissot, Roten, de l’ambassadeur de Suède, Koller (actuel famille Roger Fragnière), Chalet Proz etc… Ensuite, on part en direction de Fevouè ou l’on se rapproche du village (ex. Hulliger 1947, Chalet Rochettaz, Chalet Thévenoz) avant de remonter le chemin de Pra (ex. Chalet Waterloo etc). La première structure d’accueil est l’Auberge Magrappé (1962) et, bien plus tard, on commence à construire les immeubles (1970-71 Magrappé, bâtiment du Vague à l’âme) ; puis dès 1972 les immeubles Ramuge, Remointze, Diablerets, Combyre, Mt-Rouge ; en 1976, le Beaulieu avec la piscine inaugurée en décembre ; ensuite Beausoleil, Bellevue (à l’est de l’actuel Chalet royal), les Mélèzes (dessous le Relais des Mayens), les Greppons Blancs ; en 1989 est inauguré le nouvel hôtel Magrappé ; en 1989, on construit la Fontannettaz (VIP) suivi du parking et du Chalet Royal en 1993.

 

Chronologie des événements marquants  

1928  Fondation du Ski-Club Mont-Rouge de Veysonnaz.  

27.07.1957  Concession accordée par Berne aux initiateurs pour la construction d’une télécabine Veysonnaz-Thyon. Il y a passablement d’oppositions dans la population.  

07.01.1959  Un long article de la Feuille d’avis du Valais présente le projet de la télécabine Veysonnaz-Thyon et fait un historique détaillé du village de Veysonnaz.

 10.04.1960  Fondation de la société de la « Télécabine Veysonnaz-Thyon » initiée notamment par Henri Délèze et Henri Fragnière. Le président de cette société est l’avocat Emile Taugwalder.

 1960 La société des « Télécabines de l’Alpe de Thyon» envisage plusieurs projets de développement:

un funiculaire le long des conduites forcées de Sion à Thyon

une télécabine des Collons à la Crête de Thyon

une télécabine Hérémence les Collons

La Feuille d’Avis parle du début imminent du chantier de la télécabine.

Naissance de la télécabine

 Automne 1960  Le chantier de la télécabine débute.

 12.07.1961  La première cabine, la no 13, prend le départ de Veysonnaz, chargée de sacs de sables pour tester l’installation.

21.07.1961    La première cabine emmène des personnes de Veysonnaz à Thyon

22.07.1961     Berne autorise la mise en exploitation de la télécabine Veysonnaz-Thyon. On installe une buvette au sommet tenue par Hermann Stalder de Salins à l’emplacement de l’ancien local technique de TVT. Ce restaurant comporte des chambres. Il sera tenu ensuite par Roméo Gex puis repris vers 65-66 par les français Jean-Paul Servant et Paul Moreau, nouveaux tenanciers de l’Auberge Magrappé. Ceux-ci transforment le premier baraquement en self-service et servent des repas chauds cuisinés à l’hôtel Magrappé et acheminés par télécabine dans des auto-cuiseurs.

 hotelExcellent démarrage hôtelier de l’Auberge Magrappé dirigé par Marcel Fournier de Veysonnaz, qui restera durant une dizaine d’années la seule possibilité d’hébergement à Veysonnaz. Cet hôtel a été dessiné par l’architecte Paul Proz. Au service, la sœur de Marcel, Marie-Françoise et à la cuisine un certain Bruno Patuzzi….

 14.09.1963   Assemblée constitutive de la société de développement de Veysonnaz dont le premier président est Michel Praz.

Objectifs   Développement de la région touristique (règlement des constructions), propagande, aménagements divers

décembre 1963   Le Combyre I tourne déjà après une construction laborieuse dans la neige depuis la Toussaint.

1964   Construction et mise en service du Combyre II. René Fournier est nommé directeur de la société. Il est aidé dans le redressement financier de la société par Yves Maître et le banquier genevois Robert Leclerc. Un plan d’aménagement élaboré pour la station prévoit de construire progressivement 3000 lits à Veysonnaz.

 20.10.1964   La construction de la colonie « Les Arolles », entreprise par Aloys Délèze près de la station supérieure de la télécabine, touche à sa fin. La colonie brûlera malheureusement au début des années 1970.

 1965   M. Roger Bonvin envisage le développement touristique de la région de Sion avec Sion comme plaque tournante et lieu de logement et les stations de Nendaz, Veysonnaz, Les Mayens de Sion, Thyon, Evolène, Nax, Anzère comme satellites. La même année, les conseillers d’Etat accompagnés de leurs épouses font leur sortie à Veysonnaz-Thyon.

1965   Du côté de Veysonnaz, on construit et on met en service deux nouvelles installations : les Drus et les Cheminées jusqu’au château d’eau.

 1965  Guy Fragnière monte ses premières paires de skis pour ses  clients au village (en-dessous du Café de la Place) ; il ne gagnera la station qu’en 1969 (petit cabanon devant l’hôtel Magrappé), en 1970-71 devant le Bar « La Résidence » puis enfin à l’emplacement de l’actuel du plus ancien magasin FRAGNIERE SPORTS.

1966-67  Il y a divers projets de développement touristique pour le cône de Thyon. Il faut construire des logements. Dans une interview, René Fournier parle de développer la station de Veysonnaz au sommet de la télécabine. Mais le 3 février 1967, une société hollandaise acquiert 10'000 m2 de terrains dans la région de Thyon afin d’y construire la station de « Supercombyre » dès le printemps 67. En fait, le chantier de Thyon 2000 ne débutera qu’en 1971, peu après la construction du premier immeuble au fond de la télécabine de Veysonnaz.

 17.02.1967   Inauguration à Veysonnaz-Thyon de l’éphémère « Ligne des neiges » par laquelle Air-Glaciers amènerait les skieurs depuis l’aérodrome de Sion directement sur les pistes de ski. La première a lieu à Veysonnaz-Thyon et Bruno Bagnoud ; les skieuses sont des jeunes filles de l’école secondaire de Neuchâtel.

 1968   Les championnats suisses de ski ont lieu à Haute-Nendaz.

1969   Acquisition de la première dameuse.

Les premiers employés

 1960-1970   Voici une liste peut-être non-exhaustive du personnel de Télé-Veysonnaz durant cette première décennie. Dans ces débuts difficiles, les employés se contentaient de maigres salaires qu’ils devaient parfoisself attendre longtemps.

Michel Fragnière d’Ernest

Henri Praz de Barthélemy

Jean-Jean de Félicien

 Cyrille Glassey

 Guy Fragnière

 Hermann Lathion

Jean-Maurice Fragnière (ratrac)

Henri Lathion

Clovis Théoduloz

Clément Fournier

Pascal Fournier

Roland Fournier

Hubert Délèze

André-Jean Fournier

Jean-François Fragnière

Raymond Fournier (Clèbes)

Les débuts de la Piste de l’Ours

04.12.1969  Autorisation officielle de déboisement de 80 hectares de forêt pour la création de la Piste de l’Ours. En fait le déboisement a commencé le 21 novembre suite à une autorisation donnée par téléphone par le conseiller fédéral Tschudi le 19 novembre. Ce déboisement provoque une tempête dans les journaux alémaniques, notamment dans la Neue Zürcher Zeitung.

1970  Fusion ratée avec TSHT (télécabines Sion-Hérémence-Thyon) dont Albert  Dussex, Narcisse Michelloud et Narcisse Seppey venaient de prendre les rênes.

 23.12.1970  La piste des Crêtes de Thyon est éclairée.

 4…7 mars 1971  Les 65ème championnats suisses de ski ont lieu à Veysonnaz-Thyon. La descente sur la Piste de l’Ours et le géant sur celle des Mayens. La sonorisation a souffert d’un incendie et ne fonctionnait malheureusement pas.

fleurette1971  Arrivée de Fleurette Wagemakers au bureau de l’information et de la promotion de la station. Construction du premier immeuble (celui du Vague appelé alors «la Résidence»). Ce premier bar est tenu en 72-73 par Frank Wagemakers, puis de 73-76 par H-B Fragnière auquel succède Bruno Genolet. H-B Glassey refait la déco et change le nom en «Vague à l’âme» (1977-78).

1971  Premiers immeubles de Thyon 2000 en construction.

1971  Henri-Bernard Fragnière a mis en place une école suisse de ski, avec Pascal Fournier, Georges Fournier, Jean-Marie Viatte et Christiane Van Roth ; puis sont arrivés Cyrille Vaucher, Henri-Bernard Glassey, Ignace Fragnière et Pierre-André Lathion. Durant les trois ou quatre ans qui ont précédé, une structure plus légère a fonctionné. Elle était dirigée par le bureau de l’Information et placée sous la responsabilité de deux professeurs de ski, patentés, respectivement Marcel Cretton de Martigny et Freddy Germanier d’Erde. Christiane Praz, Gérard Fournier, Jean-Claude Fournier et Roland Lathion ont collaboré, en qualité que candidat, dans cette structure.

 1972  En 1 mois on construit l’ancien Restaurant Mont-Rouge (« le Self ») qui remplaçait lui-même l’antique buvette. Il sera longtemps tenu par Jean-Jacques Lathion.

1972  La Lex Furgler interdit la vente d’immeubles aux étrangers. Veysonnaz vend beaucoup à des suisses allemands grâce à une stratégie qui réussit très bien : les éventuels acheteurs sont invités à venir deux fois à Veysonnaz. La 1ère fois, on ne signe rien : on regarde, on rencontre le notaire et le banquier. La transaction se fait lors du second voyage. L’astuce de René Fournier, c’est de mêler les groupes du premier voyage et du second ce qui provoque un effet d’entraînement à la vente.

 1972  Les JO de Sapporo rapportent trois médailles suisses (Russi, Collombin, Nadig) et les premières courses FIS ont lieu à Veysonnaz-Thyon (piste de l’Ours).

1974  Le Combyre I (« le Grand ») est rallongé. On envisage maintenant la liaison avec Verbier.

1976  Naissance des 4 Vallées

1976  Construction et mise en service des téléskis de la Tsa, de Combyre III et des Greppons Blancs du côté de Nendaz. De nouvelles cabines sont ajoutées  à la télécabine et son débit passe de 240 p/h à 650 p/h. Thyon-Les Collons qui ne veulent pas augmenter leurs tarifs ne participent pas à l’entente des 4 Vallées. A ce moment-là on envisage de relier Verbier à Anniviers par ce qui s’appellera « La Route Blanche ». La télécabine de l’Ours est déjà en projet (demandée par la commune  des Agettes ; ce sera TVT qui le réalisera). A la station, les immeubles se développent et on réalise notamment le centre sportif (piscine-tennis).

 Février 1976  L’ESS de Veysonnaz participe à l’émission  Interneige à Thyon puis aux Geais pour la finale.

Décembre 1976  Inauguration du centre sportif (piscine/tennis) et ouverture des 4 Vallées.

1977   Ouverture du magasin SPORT NEIGE (Daniel et Mari-José Pitteloud). Le Conseil fédéral dit oui à la télécabine de l’Ours.

 1979   Premier concours des «Balcons Fleuris.»

 Juillet 1981  Henri-Bernard Fragnière ouvre le bureau de l’Office du Tourisme, organe exécutif de la Société de développement.

 17.12.1981 Inauguration de la télécabine de l’Ours, la plus rapide d’Europe à ce moment-là.

1982   Fin du processus de fusion des alpages Combyre et Meina et construction des chottes de Chorebisse. Ouverture du Télésiège des Greppons Blancs.

15.12.1984  Ouverture du nouveau restaurant du Mont-Rougedont la construction avait été interrompue à deux reprises par la Commissions cantonale des constructions.

 1985  Début de la construction d’immeubles aux Mayens de l’Ours.

 1986 Année des décès de René Fournier et Michel Michelet. Jean-Marie Fournier reprend la direction de VIP et de Téléveysonnaz. Venue de Marco Van Basten à Veysonnaz (Aziz Bouderbala).

 Dès août 1987  Veysonnaz se jette à l’eau avec les nageurs suisses des JO de Séoul (Dagon, Halsall, Volery, Ferland et Armentero), = «La Suisse gagnante».

Inauguration d’un monument commémoratif (René Fournier/Michel Michelet) sur les hauts de la Meina.

Août 1988  Premier grand prix de la trottinerbe à Veysonnaz.

 Déc.1988  Début des canons à neige sur la Piste de l’Ours.

 1988  Ouverture du Restaurant Combyre au sommet des télécabines. Inauguration du nouvel hôtel Magrappé  (Vaucher –Delacroix)

 Courses FIS à Veysonnaz : Deux slaloms Messieurs

1. Ischioka 2. Accola 3. Knörri

1. Knörri   2. Pieren  3. Tiger Shaw

Courses FIS: Deux Super-G

Steve Locher  2. Hannes Zehentner …6. Frédéric Bourban

Le lendemain : 1. Zehentner  2. Locher

 26.08.1988  Le Tour de Romandie à la marche fait une étape à Veysonnaz: boucle de 11 x Veysonnaz-Mayens de l’Ours.

Été 1989  Organisation de la Reine des 4 Vallées (1ère Vénus à Pascal Fournier)

1989   Nouvelle convention entre Télé-Veysonnaz et le consortage des alpages Combyre-Meina au sujet des chottes de la Combyre.

1989   La progression des nuitées affiche des records…

1976 : 54'145 nuitées (43ème rang en Valais). 1980 : 142'881 nuitées - 1981: 184'471 nuitées. 1988 : 198'782 nuitées - 1989 : 184'087 nuitées (15ème rang en Valais)

 1989  J-C Théoduloz reprend la colonie Zuchuat.

 Hiver 1989-1990 Hiver des intempéries, des 6 Coupes du Monde et des championnats suisses Hommes / Femmes à  Veysonnaz !

1990  La skieuse suisse Zoé Haas skie aux couleurs de Veysonnaz.

18.01.1990  Grand Prix OVO à Veysonnaz : 1. Sylviane Berthod.

 23.01.1990  Première coupe du Monde à Veysonnaz (géant hommes, triplé  Autrichien Kröll-Strolz et Nierlich) ; Hans Pieren 7ème ; Pirmin est grippé (14ème).

 3-4-5.02.1990  Deux descentes féminines et un géant féminin de Coupe du Monde. Deux doublés de Katrin Gutensohn devant Carole Merle (Figini 4ème et Bournissen 5ème la première fois et Walliser 7ème et Figini 9ème la seconde fois). Géant remporté par Mateja Smet.

 17-18.02.1990  Championnats suisse de ski masculin organisés par Montana à Veysonnaz. Au programme slalom et géant, la descente et le super-G ayant été annulés pour cause d’intempéries. A Nendaz les dégâts se chiffrent entre 10 et 20 millions de francs.

 23..25.02.1990  Championnats suisses de ski féminin à Veysonnaz.

 3-4.03.1990  CM , géant et slalom hommes sur la piste de l’Ours. Géant : 1.Nyberg 2. Strolz 3. Kröll; Slalom : 1. Armin Bittner 2. Alberto Tomba 3. Hubert Strolz

1990  Premier Grand Raid Cristalp.

02.11.1990  Homologation de la Piste de l’Ours pour la Coupe du Monde pour toutes les compétitions de Coupe du Monde.

2.09.1990 Premier « Trophée de la Piste de l’Ours » (descente à VTT).

07.10.1991 Premier accord avec Thyon-les Collons pour les « 5 Vallées ».

Veysonnaz est la station suisse qui accueille la plus grande proportion de touristes hollandais.

Janvier 1991 Echanges entre l’ESS de Veysonnaz et l’école de ski argentine de Barriloche.

Roy Hodgson et le gratin de l’équipe nationale de football à Veysonnaz, pour une conférence débat sur l’avenir du foot suisse. (hôtel Magrappé)

Décembre 1992  Inauguration du nouveau restaurant des « Chottes » à Combyre.

26..28.02.1993  Deux descentes et un Super-G dames de Coupe du Monde à l’Ours. 1993  Fin de la construction de l’hôtel Chalet Royal et du Parking.

1996  Le projet de funiculaire existe déjà pour remplacer la télécabine.

19..21.01.1996  CM masculine à Veysonnaz : Deux descentes, un slalom, un combiné. Bruno Kernen fait le doublé en descente ; le combiné est remporté par Marc Girardelli et le slalom par Sébastien Amiez.

Le Tour de Romandie

1997-98-99  Trois années consécutives, le Tour de Romandie fait étape à Veysonnaz.

10.05.1997 : victoire de Pavel Tonkov  

08.05.1998 : victoire de Laurent Dufaux

1999 : victoire d’Oscar Sevilla

Deux slaloms hommes de Coupe du Monde à la piste de l’Ours. Descente et super-G dames de CM à la piste de l’Ours.

2005  Nouvelle télécabine de Veysonnaz.

02.12.2005 Nouvel accord (jusqu’en 2011) entre les différentes stations des 4-Vallées  avec Thyon-Les Collons au sujet de la répartition des recettes. Cet accord est signé dans la « Grotte » à Narcisse Seppey, à Vex.

station arriveeA la fin de la deuxième guerre mondiale, les habitants de Veysonnaz vivent encore essentiellement de leur propre production agricole. Dès 1946, l'introduction de la culture de la fraise vient bouleverser l'économie locale car elle apporte de l'argent liquide. Ainsi, peu à peu, la fraise remplace les céréales. On faisait le raisonnement suivant : «Avec l'argent rapporté par la fraise, on peut largement acheter le pain nécessaire à alimenter la famille». En fait, la culture de la fraise devient attractive.

Il est vrai que la culture de la fraise est une activité pénible ; combien de personnes n'ont-elles pas contracté des maladies dorsales après plusieurs années de ce dur travail ? A cet égard, le passage de la culture de la fraise à celle de la framboise a représenté pour beaucoup une libération. Les premières incidences de ces nouveaux revenus agricoles se sont manifestées au niveau de l'amélioration des conditions de logement... qui étaient particulièrement précaires.

Le développement de ces nouvelles cultures a exigé la construction d'un système global d'irrigation des champs. Dès 1945, sous la main experte de Jean Fournier, on assistait à la mise en place d'un réseau d'eau permettant de cultiver ces fruits dont on disait qu'ils devaient avoir "les pieds dans l'eau et la tête au soleil... ".

Ce dernier sursaut de la vie agricole a été important, il a représenté un moment essentiel du "décollage" de Veysonnaz... où la main d'oeuvreétait largement constituée par les femmes et les enfants. Pendant ce temps, les hommes sont occupés aux travaux qu'impose l'élevage ; certains trouvent des emplois à l'extérieur. Les bûcherons allaient offrir leurs services jusque dans le Haut-Valais. L'usine de Chippis a assuré quelques emplois. Plusieurs hommes de Veysonnaz — un par famille disent certains — ont également travaillé à la construction des grands barrages, en particulier de ceux de la Grande-Dixence et de Cleuson. Dès 1960, "on commence sérieusement à descendre à Sion" ; chaque jour, le car postal se remplit de travailleurs qui ont trouvé des emplois dans la capitale. Lentement, la culture des fruits diminue, les terres sont fatiguées. Des temps nouveaux apparaissent qui peuvent être caractérisés par deux mots-clé : le tourisme et l'ouvrier-paysan.

L'avènement du tourisme

Le bisse de Vex sentait bon à la mi-été ; le sentier qui le bordait était transformé en un véritable tapis d'aiguilles de mélèze. Le pas du promeneur ne troublait pas le silence d'une nature qui laissait sa place au chant des oiseaux, aux cloches des troupeaux, à la voix des hommes et, bien sûr, au tonnerre de l'orage. Depuis plusieurs décennies, quelques "étrangers" avaient découvert ces lieux, ils venaient de Sion mais aussi du canton de Vaud, ils ont construit des chalets. Qui ne se souvient pas du "chalet Bridel", du "chalet Schnetzler", du "chalet Mon désir", du "chalet Pletcher", du "chalet Brunner" ou du "chalet Haenni". Quand ces premiers touristes traversaient le village, nous les appelions les "Messieurs". Il est vrai qu'ils étaient bien intégrés au pays, ils aimaient Veysonnaz, ils savaient regarder et respecter la réalité de la vie villageoise.

L'avènement du tourisme, c'est autre chose ; on distingue généralement deux phases dans ce phénomène : celle de la construction de la télécabine avec la figure d'Henri Délèze et celle de la consolidation de "Veysonnaz-Station" où émerge le rôle déterminant de René Fournier.

En effet, en 1956, les premiers jalons pour la construction d'une télécabine ont été posés. Henri Délèze, ancien président, lance l'idée de construire une télécabine reliant Veysonnaz à Thyon. M. Délèze avait beaucoup de relations avec le Club-Alpin suisse et avec la Fédération suisse de ski dont il avait été membre du comité central.

En outre, il était régulièrement en contact avec des personnes qui s'occupaient des problèmes liés au développement touristique. H. Délèze avait sans doute compris que l'agriculture n'était pas promise à un avenir florissant. Il tente donc de jeter les bases permettant de faire de Veysonnaz une station de sports d'hiver. Au début, il eut beaucoup de peine à faire admettre à la population de Veysonnaz le sérieux du projet. Au terme de quatre années d'efforts et d'explications, la télécabine est construite en 1960. En même temps, est fondée la Société de développement de Veysonnaz et environs (SDVE). Il faut aussi rappeler, qu'à l'époque, Veysonnaz comptait à peine quatre cents habitants. La commune n'avait aucune possibilité financière. Il fallait y croire.

Au début, la télécabine était financée par des indigènes ; très rapidement, il fallut faire appel à des financiers de l'extérieur car les deux premières années d'exploitation étaient déficitaires.

En 1964, René Fournier, l'actuel directeur de la télécabine et de la station, reprend les destinées de cette remontée mécanique. «A cette époque, dit-il, la société était en difficultés. J'ai commencé par construire quelques chalets avec mon frère qui a un commerce de bois. Par la suite, nous avons construit des immeubles. Puis, il a fallu songer à l'aménagement sportif de la station. Nous avons construit une piscine avec sauna et fitness, aménagé des places de jeux pour les enfants ainsi que des places de pique-nique. Récemment, nous avons ouvert trois courts de tennis ; ces installations profitent également aux indigènes.

La liaison avec Nendaz et Verbier a donné à notre station un grand essor. Cette étape nous a vraiment sortis de l'isolement. Le tourisme a enrichi la commune et a permis la construction de la nouvelle école et de la salle de gymnastique.

A part les problèmes financiers du départ, il faut aussi mentionner le problème de la clientèle. Au début, il n'y avait pas de chalets, pas d'hôtels, ni de résidences secondaires. L'entretien des pistes de ski posait des problèmes car on n'avait pas de moyens mécaniques pour aménager les pistes et les entretenir.

Les gens de Veysonnaz ont bien accueilli l'idée d'une ouverture vers le secteur touristique ; ils voyaient avec une certaine envie se développer les stations des environs. Pendant l'hiver, le tourisme emploie actuellement cent dix à cent trente personnes, en comptant les emplois annexes (concierges, femmes de ménage, etc...)- La plupart de ces personnes sont employées aux remontées mécaniques, au bureau d'information et de promotion ainsi qu'à l'école suisse de ski. Comme projet futur, je mentionnerai la construction de la télécabine de la piste de l'Ours et le télésiège des "Creppons Blancs".

Les problèmes actuels posés par le tourisme sont de deux ordres. Je noterai d'abord que les gens de Veysonnaz n'ont pas toujours pu s'adapter à un changement si rapide. Auparavant, les habitants étaient, pour la plupart, des paysans qui n'avaient pas l'habitude de côtoyer des gens de l'extérieur, des étrangers surtout.

En outre, le fait d'être en contact avec des vacanciers incite les Veysonnards à s'identifier à eux et à dépenser autant si ce n'est plus que les touristes ; cette tendance se retrouve surtout chez les jeunes. Il faut aussi mentionner qu'il existe un nombre intéressant de postes de travail pour les jeunes, à condition de savoir les langues (anglais, allemand) ou d'apprendre des métiers de l'hôtellerie».

Aujourd'hui, le fait touristique est devenu une dimension essentielle de la vie à Veysonnaz. Source de transformations profondes, il est aussi le terreau dans lequel se tissent les nouveaux problèmes qu'il faudra bien affronter dans un avenir très proche, tout simplement parce qu'ils sont déjà bien présents, parce qu'on en parle et parce que souvent l'on en souffre. Nous y reviendrons.

VueancienneIl était une fois Veysonnaz : 390 habitants, 1240 mètres d’altitude, agrippé à son éperon dominant la plaine du Rhône. Ses 111 hectares de terre en font la plus petite commune du Valais. Son revenu fiscal par habitant la classe communauté la plus pauvre du Valais romand. « AVeysonnaz, nous faisions carême toute l’année » relève Henri Fragnière, un enfant du village devenu juge fédéral.

Dans les années 50, le village, triste, n’a de fière que son église blanche et altière. La cure se lézarde. L’école craque. Les petites maisons trop sombres, trop noires, trop serrées, offrent un confort rudimentaire. Les villageoises, fichu sur la tête, lavent leur linge à l’eau glacée de la fontaine. Le « barlouka », puisque c’est ainsi qu’en patois, on désigne le Veysonnard, travaille l’été aux champs, l’hiver à l’écurie et soigne sa piquette, cette boisson acide, confectionnée et tirée des résidus du pressage des raisins, additionnée d’eau et de sucre. Le paysan tire quelques maigres profits de la culture de la fraise. En 1958 les fraisiers gèlent. A la gêne succède la misère. Les grands troupeaux de vaches sont rares. Les chèvres que l’on appelle « maé » caracolent et agitent leurs sonnettes au son aigrelet. 

Veysonnaz n’a de joyeux que son carillon. Le dimanche matin, il danse dans l’air une sarabande presque païenne. C’est ainsi que Liliane Varone, que tout le monde connaît à Veysonnaz, présentait notre village dans le document qu’elle créa à l’occasion des 25 ans de Téléveysonnaz.

 

Partant de cette situation pour le moins scabreuse, le Veysonnard d'aujourd'hui ne peut qu'applaudir aux changements qui sont survenus et qui ont débuté à l'orée des années 60. Dès cette époque, lentement l'élevage et la culture des fruits, de la fraise puis de la framboise, diminuent. Des temps nouveaux apparaissent, caractérisés par deux mots-clés : le tourisme et l'ouvrier-paysan.

« Il faut s'en sortir » décident Henri Délèze et Lucien Fournier, ancien et actuel présidents de la commune. Les luttes politiques ouvertes, opposant les deux clans : Délèze et Fournier, depuis le début du siècle ne facilitent pas la concrétisation d'un projet commun. Mais l'heure sonne, grave...

Lucien Fournier, scieur, tente d'attirer l'industrie ou l'artisanat. Il prend des contacts à Neuchâtel. Henri Délèze, skieur, pense au tourisme. Si l'on exploitait les champs de ski, si l'on construisait des remontées mécaniques, un télésiège, une télécabine ?

enarrivantNous sommes en 1954. Le village émergeait à peine du Moyen-Âge !

L'idée fait son chemin. Les villageois ne sont de loin pas unanimes. Il faut bien expliquer et persuader. Et surtout réunir les deux camps politiques, pour qu'un comité d'initiative parvienne, sous l'égide de Me Emile Taugwalder, à construire une télécabine de Maggrappe à Thyon.

On claironne la trouvaille. Nendaz sort la hache de guerre. Vex montre les crocs. Sion développe un contre-projet. Cette fronde va cependant être balayée assez rapidement et le 27 juillet 1957, Berne écarte les oppositions et accorde la concession, au grand dam des adversaires.

L'autorisation arrive. Il faut maintenant trouver les fonds. L'argent manque. On cherche 750'000 francs. La communauté de Veysonnaz démunie, ne parvient pas à réunir la somme nécessaire. Des solutions sont imaginées mais en vain. Berne menace de retirer la concession. C'est la catastrophe.

Heureusement l'argent tombe. La Banque cantonale valaisanne accorde un crédit de 350'000 francs. Victoire ! Suivie d'un immense désenchantement. Le comité d'initiative sollicite des offres. Curieusement les réponses tardent. Il y a de la manipulation dans l'air. On soupçonne même Me Michelet, directeur de Télénendaz, de faire de l'obstruction et cela pour des motifs de basse concurrence. On voyait en effet d'un mauvais œil le partage des potentialités d'une région, si petite soit elle. Pensez voir, Veysonnaz avait eu l'audace de lever les yeux vers Thyon et de se profiler sur des terres qui n'étaient même pas du patrimoine communal. L'adjudication des travaux est finalement attribuée à l'entreprise Giovanola Frères à Monthey.

Un nouvel orage gronde. Tout au long du parcours, les oppositions naissent. Les propriétaires refusent de céder le droit de passage ou réclament des moins values substantielles. Cette procédure a été un vrai chemin de croix et elle a finalement débouché sur la sollicitation d'une reconnaissance d'utilité publique. Cahin-caha les travaux sont menés à bien et le 22 juillet 1961, Berne autorise la mise en exploitation de la télécabine ; les premiers employés entrent en fonction.

L'avènement du tourisme à Veysonnaz est indissociable de la construction de la télécabine, avec la figure marquante d'Henri Délèze, et de la reprise des destinées de cette Henriremontée mécanique en 1964 par René Fournier. Il a fallu beaucoup de courage et de volonté et tout le dynamisme de ces deux pionniers pour permettre à Téléveysonnaz de surmonter ses problèmes, d'assurer sa survie et de se développer pour atteindre la taille que nous lui connaissons aujourd'hui. Les difficultés financières n'ont pas manqué. Elles étaient liées essentiellement à la nouveauté du produit proposé et à un réservoir d'utilisateurs autochtones restreint. Après plusieurs exercices déficitaires, l'aide de financiers genevois a été sollicitée. Elle a permis de reconstituer et d'augmenter le capital social, pour repartir sur une base solide.

Parallèlement, René Fournier devenait promoteur immobilier et il se mit à construire à tour de bras les logements et les services afin de constituer le fond de clientèle indispensable. La situation s'améliora ainsi rapidement et l'ère des grands dévelloppements commença. René Fournier, qui avait pris entretemps la maîtrise totale de la société, agit avec hardiesse et apporta un développement extraordinaire en créant de nouveaux téléskis, en prolongeant les installations jusqu'aux Crêtes de Thyon, en construisant la piste et la nouvelle télécabine de l'Ours, puis en créant la liaison avec Télénendaz et Téléverbier, dans le complexe des 4 vallées. Des personnalités de premier plan ont conçu ces projets et participé aux développements de ces régions. Des gens comme Henri Fragnière, Yves Maître, Félix Carruzzo, Michel Michelet, Rodolphe Tissières et René Fournier ont imaginé cette évolution et mis tout en œuvre pour réaliser l'équipement de ce vaste domaine.

 

ReneBien des personnes diront que tout cela ne s'est pas fait sans grincements de dents. L'aménagement de la piste de l'Ours, à l'intérieure de l'impressionnante forêt bourgeoisiale de Sion, est entrée dans l'actualité avec fracas, par la porte du scandale. La Suisse hurle. Les bourgeois de Sion crient au bradage de leurs biens. Le massacre est consommé. Le résultat : Honoré Bonnet, président de l'Association internationale de ski, venu sur place pour l'examen de la candidature de Sion aux JO, s'exclame : « C'est la plus belle piste de ski de descente du monde ! » David Praz, ancien président de la commune, résume ainsi les retombées du tourisme pour notre village : « Veysonnaz sourit. Les filles sont belles, les garçons entreprennent. La jeunesse reste au village, édifie. De coquettes villas fleurissent. Les grands-mamans rafraichissent leur sombre demeure. Les chèvres ont disparus. Lorsque le troupeau est à la montagne, on achète le lait en berlingot. L'argent sonne ». Il souligne aussi que sur le plan économique, le tourisme est la seule solution, actuellement, pour sauver les populations de montagne de l'exode. L'exemple de Veysonnaz est pour lui significatif : 390 habitants en 1960, 500 en 1985. 40'000 francs de recettes en 1964, plus d'un million en 1985 dont les 2/3 proviennent du tourisme. Les générations futures jugeront. Beaucoup ont pensé que cela était bon, utile, nécessaire, indispensable pour cette région de montagne. Les élus locaux se sont investis dans ce développement. Ils y ont participé et ont entraîné en cela toute la population à leur suite. Aujourd'hui, une machine est lancée. Son inertie est immense. Où et quand s'arrêtera-t-elle ? Des questions se posent. Des doutes s'expriment. Les réponses tardent à venir.

TOURISME : QUATRE ARTICLES DE PRESSE (résumés)

Projet de la télécabine : homme du projet : l'ancien président Henri Délèze selon Feuille d'Avis du Valais (Fd'A) du 27 mai 1960.

Comité d'initiative constitué en 1954 : Emile Taugwalder, avocat notaire à Sion ; Maurice D'Allèves, préfet de Sion ; Roger Bonvin, président de Sion ; Norbert Roten, chancelier d'Etat à Sion ; Henri Fragnière, Sion ; Reynald Actis, fiduciaire, Sion ; Alphonse Fournier, président de commune à Veysonnaz ; Henri Délèze, ancien président de commune ; Lucien Fournier, ancien président de Veysonnaz ; Cyrille Glassey, agriculture, Clèbes ; Paul Elsig, employé de banque à Sion ; Cyrille Pralong, agent général de Sion ; Pierrot Moren, restaurant à Sion.

22 juillet 1961 : Veysonnaz-Thyon : un pacte avec le tourisme moderne. Nouvelliste et Feuille d'Avis (NF) : Inauguration de la télécabine de Veysonnaz

Données techniques : 4km de pistes, 14 min de montées, 380 pers/heures, 19 pylones, 60%pente max, 43% pente moyenne, 772 de dénivelé. Texte surréaliste ??? qui dépeint le montagnard qui dénigre la plaine sans parler de l'inauguration en elle-même. Premier « voyage » effectué par le vice-président de la commune, Henri Fragnière et le président de la société de la télécabine Emile Taugwalder.

Décembre 1962 : lancement de l'hôtel Maggrapé

Article du NF du 28 décembre 1962 « Veysonnaz était jusqu'à maintenant un très sympathique village de montagne, mais peu populeux et pas davantage argenté. Il a décidé, avec les initiateurs de la télécabine de Thyon, de sortir d'un isolement qui aurait pu devenir fâcheux. Pour l'instant, la palme de l'effort touristique individuel revient à Monsieur Marcel Fournier, qui vient d'achever l'auberge des Magrappé. Il a, avec son père, Marcellin, menuisier de profession, tout le mérite de cette belle réalisation, imaginée par l'architecte Paul Proz. Cette hôtel compte une trentaine de lits répartis en 12 chambres spacieuses et confortables ainsi qu‚un original dortoir de 10 lits pour « famille nombreuse » ou groupe de touristes. » A signaler dans les maîtres d'oeuvre aucune entreprise de Veysonnaz, mais toutes ou presque de Nendaz. N'y en avait-il pas encore du côté de Veysonnaz ? Lien entre Paul Proz et Veysonnaz.

Article paru dans la Feuille d'avis juste après la construction de la télécabine fait un état de lieux économique de la commune sous la plume de Gilberte Favre :

« Une future station touristique : Veysonnaz »

« pour ce qui est de l'industrie, Veysonnaz est plutôt pauvre. Un projet de fabrique d'horlogerie avait bien été suggéré il y a quelques années, or il a échoué. Dans ce village, il n'y a ni artisan, ni laiterie, ni boucherie. Que voilà de graves lacunes qu'il faut à tout prix combler afin que Veysonnaz devienne vraiment une station complète, bien équipée, pour recevoir ses touristes et contenter ses veysonnards. Une laiterie et une boucherie passent bien avant une télécabine ou un relais d'émetteur de télévision, il me semble non ? Les coutumes veysonnardes n'existent presque plus. Les jeunes filles ne portent presque plus de costumes, à de rares exceptions près. En revanche, le patois subsiste toujours. Je ne sais pas si un concours floral a été organisé dans la région, mais les chalets de Veysonnaz sont tous plus fleuris les uns que les autres. Bravo ! »

1963 : Création de la Société de Développement de Veysonnaz. Article NF

Raisons : « vu l'extension touristique que prend la région de Veysonnaz et la nécessité de donner à cette nouvelle station une orientation sûre et harmonieuse. » Participants : « La plus grande partie des propriétaires de chalets, que leur domicile soit à Genève, Lausanne ou dans le Valais, étaient présents. » Orientation touristique : « De l'avis unanime, Veysonnaz doit rester une station tranquille et reposante où les chalets doivent s'ériger avec ordre et bon goût et les contacts entre la population indigène et les villégiaturant toujours nombreux et cordiaux. » «La configuration géographique de la région ne permet pas de créer un centre de station mondaine, mais bien au contraire l'implantation de nombreux chalets isolés auxquels le caractère spécifique valaisan doit être maintenu. » Décision : 11 membres au comité. Président : Michel Praz. Trois buts : développement de la région touristique (règlement de construction). Propagande/aménagements divers. Commune : fourniture d'eau potable. RM : constructions de deux téléskis modernes pour skieurs toutes catégories.

1976 : Inauguration de la route blanche Thyon-Veysonnaz-Nendaz-Verbier. Article NF

Bernard Bornet, conseiller d'Etat : « Il y a cinquante ans, les villages de Veysonnaz et de Beuson s'unissaient pour construire une route commune. Depuis plus de cinquante ans, les bagnards, les Nendards et les Veysonnards se regardaient de travers. Mais aujourd'hui, ils ont découvert qu'ils avaient le même visage. » Michel Michelet, président de Télénendaz : « L'avenir se trouve dans le ski de haute altitude sur de vastes domaines skiables empêchant les trous d'avant-saison et du printemps. J'insiste sur les accords passés avec les consortages d'alpage pour le nivellement des pistes. Des conventions ont été signées en 1972 déjà pour le réseau Super Nendaz et Veysonnaz. Aujourd‚hui, trois nouveaux téléskis construits par les employés de Télénendaz (la Tsa (1‚000 personnes à l'heure), Combyre III (1'000 pers/h), Greppon Blanc (800 pers/heures) concrétisent cette bonne entente entre intérêt agricole et touristique. Ces installations seront complétées en 1977 par le téléski de la Meina et un télésiège. » Soulignons la mise en service d'une télécabine entièrement transformée à Veysonnaz. Rodolphe Tissières, président de Téléverbier : « L'opposition à l'altiport n'est pas le problème le plus important de notre canton, mais elle créée un état d'esprit vers le Valais-réserve-folklorique contre lequel le montagnard doit agir en auto-défense. Enfin, il relève pour Verbier, grâce à la Route Blanche, de pouvoir souffler ailleurs ».

 

Voir aussi l'article du Nouvelliste du 20 septembre 1986