par M. le Chanoine P. BOURBAN
Un jour, sur le quai de la gare de St-Maurice, deux messieurs aimablement me prenaient à part pour une communication importante; c'était pour la formation d'un triumvirat dont le but ne serait pas de conquérir l'Empire romain, ni de bouleverser le monde mais tout simplement de propager l'idée d'acquérir les Diablerets, cirque pittoresque et grandiose aux sources de la Lizerne, pour en faire le Parc national de la Suisse romande.
Ces messieurs étaient les professeurs Wilczek et notre regretté ami Forel. Ils soutenaient tous deux que les ours seraient à leur place dans ces gorges profondes! Qu'il faudrait payer chaque année la valeur des quelques moutons qui tomberaient entre leurs pattes! Mais que cela en valait bien la peine.
Ces projets n'ont pas été réalisés, mais dès cette époque, en parcourant les anciens documents d'archives, je me suis mis à noter ce qui pouvait nous mettre sur la trace des ours en Valais et entre-autres l'histoire du procès d'un ours qui non seulement avait pendant sa vie « dévoré force moutons » mais qui, après sa mort, avait encore exécuté un châtelain : C'est l'ours de Clèbes.
(Texte tiré des archives de la Médiathèque du Valais - rubrique: Bibliothèque numérique raconté à la réunion générale de LA MURITHIENNE, le 17 juillet 1917, à Finhaut. Ces mêmes faits sont repris par Jean-Philippe GLASSEY dans son Histoire paroissiale de Veysonnaz, Clèbes et Verrey).