Pâturages et Forêts

Source : Histoire des Forêts - de Théodore Kuonen

Dès que l'homme a colonisé et travaillé la terre, élevé du bétail, il a dû défricher la forêt pour trouver les surfaces cultivables, nécessaires à ses besoins. La forêt devait lui procurer le bois pour l'habitat et le chauffage, pour l'outillage et les armes. Il s'attaquait donc à son environnement.

A l'origine, cela se passait sans aucune contrainte, la forêt n'appartenant à personne. Petit à petit, une organisation a dû s'installer pour régler la jouissance des espaces agraires. La population allant en augmentant, l'extension des terres cultivables et des pâturages s'imposait et les défrichements de forêts s'intensifiaient.

foret-alpine 6L'intérêt majeur de la forêt pour une population rurale était la possibilité d'y faire pâturer le bétail.

Sous les Burgondes et les Francs, les forêts font partie des domaines ruraux comme propriété d'usufruit. Mais les prétentions des seigneurs se précisent. Du temps de la féodalité, le pays va se diviser en un grand nombre de fiefs. En 999, l'évêque de Sion devient l'autorité suprême temporelle dans le comté reçu en don du roi de Bourgogne Rodolphe III. La population rurale dispose des forêts pour bois et pâturages, moyennant redevances, tandis que des forêts domaniales restent aux mains des seigneurs. Ces derniers imposent leurs règles, l'ordre, la surveillance sur les exploitations.monnaie

Le pays va être divisé entre l'évêque et les comtes de Savoie qui organisent l'administration de leurs terres respectives.

Une délimitation territoriale primitive se dessine dans la formation d'unités économiques, les villas, les fiefs, les châtellenies, les mandements, ou de paroisses.

A l'intérieur des circonscriptions économiques et administratives héritées des époques précédentes, se forment, dès le XIII siècle, des communautés vouées à une agriculture pastorale; dans l'intérêt de la survie de chacune ou de l'amélioration des conditions d'existence de la communauté, elles défendent un territoire souvent défini par des limites naturelles comme les cours d'eau, la ligne de séparation des eaux, les arêtes d'un col. Cette communauté villageoise a mené à l'usage commun des forêts.armoirie Savoie

Les paroisses ont essaimé, créant des hameaux toujours plus hauts, ce qui a favorisé l'extension du territoire en altitude. Au niveau inférieur, les communautés des vallées et du coteau se sont approprié les surfaces se prêtant aux cultures nécessaires à leur existence. Dans la plaine, les anciens cours d'eau ont pu influencer la limitation du territoire.

Il est frappant que des villes jouant le rôle de chefs-lieux, vont finalement se trouver encastrées entre les communes des coteaux et ne disposer que d'un territoire restreint. La ligne de démarcation se trouve alors peu au-dessus de la plaine, englobant encore des parchets propres à la culture des vignes. Les habitants des villes, agriculteurs eux aussi, ont ainsi cherché des mayens et des alpages sur les terres d'autres communes.

L'intérêt porté aux pâturages et aux alpages, aux prises d'eau et à leur adduction aura joué un rôle primordial dans la délimitation des territoires, avant que le fond des vallées ne présente des avantages économiques ou politiques.

La juridiction, soit le territoire, se confondait avec l'étendue des terrains communaux réputés propriété de telle ou telle commune pour les usages pratiqués.

deboisement 2La délimitation des pâturages entre les communautés était donc de première importance. Le besoin de pâturages incitait à en prendre possession même en dehors d'un territoire déjà défini, soit en des endroits non occupés, voire au-delà des frontières du pays.

Des concessions, droits et privilèges d'utilisation des biens communs (alpages, forêts) accordés à la communauté par les seigneurs auxquels appartenait le droit réel sur la terre d'un fief, se dégagent les revendications en propriété soit par la communauté paysanne tout entière, soit par certains de ses membres. L'influence seigneuriale diminuant, on aboutit finalement à la propriété publique.

Dès les XIIe et XIIIe siècles, on trouve des documents qui attestent de pâturages communs, de leur délimitation, des limites du territoire d'une communauté, définies par des réglementations antérieures mais dont les écrits nous sont inconnus.

Pendant des siècles, les autorités sédunoises ont procédé au renouvellement des limites territoriales.

geo.admin 1844Sur la rive gauche du Rhône, au levant, elles procèdent avec les représentants de la communauté de Vex, aux délimitations jusqu'au point culminant dit Los Darbes (Trabanta) et, au couchant, contre Salins, avec ceux de Veysonnaz et de Nendaz. Le long de la limite territoriale de Vex, au couchant, depuis l'angle nord-ouest du Daillet, en amont, c'est encore la baronnie de Sion (et non Les Agettes) qui est mentionnée comme attenante dans les actes des viances faites entre Sion et Vex, en 1587, 1632 et 1776.

Quant à Salins, on fait mention dans l'acte de 1587 de limites séparant au levant la baronnie de Sion des territoires de Veysonnaz et de Nendaz.

Ces mentions laisseraient effectivement supposer que Les Agettes, comme Salins, auraient fait partie du territoire de la baronnie de Sion, ou du moins que celle-ci avait des droits étendus sur Les Agettes. La sentence épiscopale de 1557, dans l'affaire des viances faites par ceux des Agettes, relève que ceux-ci ont posé des limites à l'intérieur de la baronnie et de son territoire lequel s'étend depuis la Borgne, suivant les limites posées entre le territoire de Vex et la baronnie, à l'est, jusqu'au Plan de Vercuemoz (Grand Darbes).

C'est en 1694-95 que les communautés de Salins et des Agettes délimiteront leur territoire respectif jusqu'aux bâtiments des mayens de l'hôpital, partageant ainsi les communaux.

Plus tard, ces limites seront renouvelées et complétées vers le couchant jusqu'à celles de Veysonnaz. En 1875, on procède à la délimitation, entre Sion et Salins, dans la partie en aval de Zenzaffrey jusqu'en plaine, et de la ligne longeant le bas jusqu'à la limite territoriale nord-ouest se trouvant vers un ancien four à chaux. Une révision se fera, en 1899, entre Sion, Salins et Nendaz.

Dès que l'homme a colonisé et travaillé la terre, élevé du bétail, il a dû défricher la forêt pour trouver les surfaces cultivables, nécessaires à ses besoins. La forêt devait lui procurer le bois pour l'habitat et le chauffage, pour l'outillage et les armes. Il s'attaquait donc à son environnement.

A l'origine, cela devait se passer sans aucune contrainte, la forêt n'appartenant à personne. Petit à petit, une organisation a dû s'installer pour régler la jouissance des espaces agraires. Celle des tribus celtiques du Valais ne nous est pas connue à l'heure actuelle.

Les Romains ont installé la « villa » comprenant également des dépendances et faisant partie du domaine accordé à une personne s'étant distinguée par ses fidèles services. La population allant en augmentant, l'extension des terres cultivables et des pâturages s'imposait et les défrichements de forêts s'intensifiaient.

L'intérêt majeur de la forêt pour une population rurale était la possibilité d'y faire pâturer le bétail.

Sous les Burgondes et les Francs, les forêts font partie des domaines ruraux comme propriété d'usufruit. Mais les prétentions des seigneurs se précisent. Du temps de la féodalité, le pays va se diviser en un grand nombre de fiefs. En 999, l'évêque de Sion devient l'autorité suprême temporelle dans le comté reçu en don du roi de Bourgogne Rodolphe III. La population rurale dispose des forêts pour bois et pâturages, moyennant redevances, tandis que des forêts domaniales restent aux mains des seigneurs. Ces derniers imposent leurs règles, l'ordre, la surveillance sur les exploitations.

Le pays va être divisé entre l'évêque et les comtes de Savoie qui organisent l'administration de leurs terres respectives.

Une délimitation territoriale primitive se dessine dans la formation d'unités économiques, les villas, les fiefs, les châtellenies, les mandements, ou de paroisses.

A l'intérieur des circonscriptions économiques et administratives héritées des époques précédentes, se forment, dès le XIII siècle, des communautés vouées à une agriculture pastorale; dans l'intérêt de la survie de chacune ou de l'amélioration des conditions d'existence de la communauté, elles défendent un territoire souvent défini par des limites naturelles comme les cours d'eau, la ligne de séparation des eaux, les arêtes d'un col. Cette communauté villageoise a mené à l'usage commun des forêts.

Les paroisses ont essaimé, créant des hameaux toujours plus hauts, ce qui a favorisé l'extension du territoire en altitude. Au niveau inférieur, les communautés des vallées et du coteau se sont approprié les surfaces se prêtant aux cultures nécessaires à leur existence. Dans la plaine, les anciens cours d'eau ont pu influencer la limitation du territoire.

Il est frappant que des villes jouant le rôle de chefs-lieux, vont finalement se trouver encastrées entre les communes des coteaux et ne disposer que d'un territoire restreint. La ligne de démarcation se trouve alors peu au-dessus de la plaine, englobant encore des parchets propres à la culture des vignes. Les habitants des villes, agriculteurs eux aussi, ont ainsi cherché des mayens et des alpages sur les terres d'autres communes.

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Source : Les Pâturages de la région de Sion - Théodore Kuonen

Des transactions auront lieu entre la bourgeoisie de Sion et les communautés de Nendaz et de Salins au sujet de la délimitation du territoire de Veysonnaz.

Une première délimitation est connue par l'acte de 1478 fait entre les nobles bourgeois de Sion et les honorables représentants de Nendaz depuis le lieu-dit Loz Darbel de Tyon (Trabanta) en descendant du côté couchant le long des limites séparant la baronnie de Sion et la paroisse de Nendaz jusqu'à la fontaine dite de Santy (Tassoneyre), soit la limite séparant les terres de Sion, Nendaz et Veysonnaz.

A cette occasion, ceux de Veysonnaz s'opposèrent à ce que ceux de Nendaz procèdent à quelques viances (reconnaissance officielle des chemins et limites publiques) depuis le pré Amondry en aval avec ceux de Sion : ils estimaient que cette procédure n'appartenait qu'à Sion et à Veysonnaz, comme il avait été d'usage dans le passé; (d'autres limitations entre Veysonnaz et Sion avaient donc déjà eu lieu).

Le 26 juillet 1587, les trois parties réunies procèdent à une nouvelle délimitation du territoire de Veysonnaz. Foret 1Les relations entre Sion et Veysonnaz étaient en particulier d'ordre forestier et concernaient la forêt du Rard, partie occidentale de la forêt de Thyon. Mais Sion a également albergé le parcours du bétail dans ce secteur, moyennant payement d'une redevance annuelle.

Ainsi, en 1611, les procureurs et autres probes-hommes de Veysonnaz, en leur nom et au nom de toute la communauté du lieu, reconnaissent devoir trois fichelins de seigle et huit deniers de rente annuelle aux seigneurs bourgeois de Sion pour les pâturages du Rard situés dans la forêt de Thyon.

Dans Histoire des forêts, nous pourrons suivre une série d'actes d'albergement de la forêt du Rard à ceux de Veysonnaz dont le plus ancien date de 1312.

Au point de vue viances, mentionnons encore que le major de Nendaz-Hérémence, pour la République du Valais, avec le procureur fiscal sous la Morge pour l'évêque, le représentant de l'abbaye de Saint-Maurice, les syndics et jurés des communes renouvellent, en 1691, les limites de juridiction entre la métralie de Veysonnaz, la majorie de Nendaz et la seigneurie de Clèbes.

Délémitation 28 11 1891Pour mettre fin aux difficultés encore existantes en 1886, entre Nendaz et Veysonnaz au sujet de la délimitation de la juridiction sur certains parcours, soit dans la région de la croix des Combes, des Pras et des Tassonaires, une commission est chargée de donner un préavis au Département de l'Intérieur. Les parties produisent, lors de la procédure engagée, divers actes de délimitation, à savoir de 1587, 1691 et 1722.

Veysonnaz proteste contre les conclusions de la première commission. Le Conseil d'Etat propose ensuite une nouvelle commission d'expertise; celle-ci donne son préavis au Département de l'Intérieur en 1888.

Les parties vont signer ensuite la transaction du 1er septembre 1889. Mais au vu de la situation créée par la découverte de nouvelles limites par Veysonnaz, la commission préconise l'extension du territoire de Veysonnaz selon ces limites. L'affaire est finalement portée devant le Grand Conseil qui, dans sa session de novembre 1891, se déclare incompétent et la renvoie au Tribunal du Contentieux de l'Administration, à moins que les deux communes s'en tiennent à la transaction mentionnée.

Nendaz écrit alors à Veysonnaz, lui demandant si elle veut admettre la transaction ou non. A défaut, Nendaz fera recours au Tribunal du Contentieux. Le 23 avril 1899, les deux communes déclarent renoncer à recourir pour liquider ces difficultés de juridiction et acceptent la transaction. Le limitage est considéré comme définitivement établi.

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Source : Les Pâturages de la région de Sion - Théodore Kuonen

Selon les anciennes coutumes, les ressortissants de Veysonnaz, bourgeois de Nendaz, pouvaient jouir des pâturages et des bois sur le territoire de Nendaz. Mais ce droit de jouissance donna matière à litige: de 1466 à 1488, il y a procès entre ceux de Veysonnaz et ceux de Clèbes et de Verrey.

En 1466, l'évêque, à l'instance du métrai et des procureurs de Veysonnaz, lance une monition aux paroissiens de Nendaz. Clèbes et Verrey font appel de cette monition; les deux parties se retrouvent devant l'évêque. En 1487, l'affaire est instruite par le chanoine Mantz, lieutenant de l'évêque, qui porte un jugement en faveur de Clèbes-Verrey. C'est au tour de Veysonnaz de faire appel à l'évêque. Ce dernier confirme le jugement, en 1488.

Les districts faisant l'objet du litige sont les forêts de Chorebisse et du Rard.

Combire coucherOn ne connaît pas la date à laquelle avait été construit le premier bisse de Veysonnaz dans lequel le nouveau devait puiser son eau.

Un titre de 1419 mentionne la vente d'un droit d'eau au métrai de Veysonnaz et à des consorts par les gens de la paroisse de Nendaz pour 20 sous mauriçois. Il se peut qu'il s'agisse de ce bisse de Veysonnaz.

Nendaz fait référence à cette convention de 1453 lors du procès qu'elle intente, vers 1862, à la commune de Vex, à la suite d'une coupe de bois effectuée par les gens de Vex pour la correction de leur grand bisse: ceux-ci avaient coupé, dans la forêt de Seyti, 260 mélèzes et épicéas dont la valeur avait été estimée à Fr. 320.- par le garde forestier lequel avait dressé procès-verbal contre la commune de Vex. L'affaire fut portée devant le tribunal du district d'Hérens. Dans son exploit, le président de Vex s'oppose à la saisie de droits d'eau par Nendaz: la commune de Vex comme telle n'ayant aucun intérêt au bisse de Vex venant de Nendaz et n'ayant aucun droit d'eau, il estime les consorts seuls responsables. Il relève en outre que la procédure de Nendaz est contraire à la transaction de 1453.

Par jugement de 1886, Nendaz est débouté. La commune passe alors une transaction avec les consorts du bisse, ce qui met fin au procès. Rappelons que l'acte de 1453 prévoyait que bisse1les différends entre les parties au sujet de l'aqueduc, des pâturages et des forêts en corrélation avec le bisse devaient être tranchés, sans procès, par des arbitres à désigner par les deux parties, à parts égales. Cependant, ceux de Vex n'avaient pas le droit de changer le tracé du canal sans aviser et faire taxer les dommages suite à la correction ou à des éboulements.

Toujours à ce sujet, le bailli du Valais prononce, en 1664, une sentence en faveur des hommes de Veysonnaz, communiers à Nendaz: ils pourront jouir des biens communaux s'ils supportent également les charges.

Bien plus tard, soit en 1817, une convention est passée entre la commune de Nendaz et les hommes de Veysonnaz, communiers de Nendaz: ceux-ci pourront à l'avenir, comme par le passé, jouir pour leur propre usage des bois, litières et pâturages dans les forêts communales de Nendaz comme les autres communiers.

En 1863, Nendaz conteste la validité de ladite transaction ; cette prise de position mène l'affaire devant le Tribunal du Contentieux de l'Administration cantonale.

Après plusieurs mémoires, dupliques et répliques, le tribunal décide que ceux de Veysonnaz pourront, à l'égal des autres bourgeois, jouir de leur droit de bois, de litière, de pâturage et de passage ; il reste défendu de couper du bois pour en faire commerce.

Veysonnaz 1937

Source : Les Pâturages de la région de Sion - Théodore Kuonen

Veysonnaz est une ancienne seigneurie de l'évêque avec laquelle la bourgeoisie de Sion a eu des intérêts d'ordre pastoral et sylvicole durant le moyen-âge et jusqu'au milieu du 19e siècle.

Les questions de pâturage n'ont cependant pas donné lieu à des tensions particulières.

Veysonnaz entretenait aussi des relations avec les communautés de Salins, des Agettes et de Nendaz: Formant une enclave entre la baronnie de Sion et la grande majorie de Nendaz, son propre espace vital était bien réduit et l'occupation agricole devait s'étendre sur les terrains voisins. Des difficultés au sujet de pâturages ont effectivement surgi, en 1377 et 1463, entre les communautés de Salins, des Agettes et de Veysonnaz.

En 1607, les trois communautés et la bourgeoisie de Sion s'accordent sur un prononcé quant aux pâturages de Charbonnay sur les territoires de Veysonnaz et de Salins.

En 1668, la commune des Agettes rend à celle de Veysonnaz son tiers des communs sis dans la partie de la forêt du Rard et tenu en indivision avec la bourgeoisie de Sion et avec Salins qui reprend à son tour le tiers de Veysonnaz. Les Agettes n'auront désormais plus aucun droit aux biens communs sis sur le territoire de Salins qui ne profitent plus qu'à la bourgeoisie de Sion et à Salins.

Nous avons vu que diverses familles nobles avaient des droits à Veysonnaz. Dès 1400, on trouve des actes qui nous renseignent sur des albergements et des ventes, à des gens de l'endroit, de fiefs d'hommage-lige et de droits d'eau contre redevances. Après qu'ils eurent bénéficié de certains affranchissements, les gens de Veysonnaz et des villages voisins purent procéder à des ventes et à des échanges de terrain.img 23143

Pour l'arrosage de ses terres, Veysonnaz devait amener de l'eau à travers le territoire de Nendaz. Elle était donc économiquement dépendante de cette grande voisine. Il ressort d'un acte de 1469 que les consorts du bisse de Veysonnaz reconnaissent devoir 8 sols de cens annuel pour l'eau d'arrosage des prés de Brignon, de Clèbes et de Veysonnaz, payable à la Saint-Martin au duc de Savoie. En 1596, les consorts du même bisse passent une convention pour le payement d'une rente annuelle de 8 sous mauriçois à la Saint-Martin, mais cette fois aux Patriotes du Valais. Une telle reconnaissance avait déjà eu lieu, en 1592, envers le secrétaire de la patrie valaisanne. Elle se répétera encore en 1621.

Veysonnaz passe, en 1476, une convention avec les gens de Vex et des Agettes pour la construction d'un aqueduc puisant son eau dans le bisse de Veysonnaz au lieu-dit Dusenchy. Les conditions pour la construction, l'entretien et la réparation des dommages causés par une éventuelle rupture y sont mentionnées.

img 23133Auparavant, la communauté de Vex, par son major, avait passé, en 1453, une convention avec le major du duc de Savoie pour la construction, sur le territoire de Bouson, Breygnon, Cleby et Heys, d'un nouveau bisse et aqueduc, dit «treyseur» ou «bey», depuis l'eau de Exprenchyz jusque sur le territoire de Vex. Les consorts de Vex pourront construire cet aqueduc qui devra prendre sa source dans l’Exprenchyz et l'amener directement vers l'aqueduc de Veysonnaz pour passer par ce dernier sur toute sa longueur jusqu'à sa fin et par les lieux qu'ils voudront jusqu'à Vex. Ils devront s'entendre avec Veysonnaz à ce sujet.

Les gens de Vex restent responsables de tous les dommages occasionnés par le bisse à ceux de Nendaz. Ils feront passer le bisse par des canaux et ponts sur les ruisseaux et feront des ponts suffisants sur le bisse pour chemins et dévaloirs qui seront entretenus à perpétuité par les gens de Vex.

L'autorisation est accordée moyennant la somme de 8 livres mauriçoises de bonne monnaie courante dans la châtellenie de Conthey, et une poutre de bois de mélèze dite «tendeur» que ceux de Nendaz devaient fournir chaque année à la ville de Sion pour l'entretien du pont du Rhône ; Vex payera au major de Breygnon, Cleby et Heys une rente annuelle de 3 sous mauriçois.