Pâturages et Forêts

Source : Histoire des Forêts – Théodore Kuonen


Plan 18.08.1825Nous savons que la forêt de Thyon est mentionnée pour la première fois dans les statuts de 1269, où l'on réglemente l'exploitation des bois par les bourgeois de Sion sous l'autorité de l'évêque. On n'y mentionne ni les limites, ni l'appartenance du territoire. Cette concession de l'évêque laisse supposer qu'il pouvait en disposer librement, que cette masse de forêts ne faisait partie d'aucun des fiefs existant dans la région.

Ce privilège est explicable parce que la ville de Sion manquait de bois. D'autre part, elle avait un urgent besoin d'étendre ses pâturages et ses forêts. Elle ne pouvait le faire que du côté du cône de Thyon.

Par la suite, dès 1312, on peut constater que la Bourgeoisie est propriétaire de la forêt de Thyon. Elle procède en effet à des albergements de plusieurs parties de cette forêt et un premier document de délimitation de la forêt de la baronnie de Sion, en 1478, effectué par le vidomne de Sion avec la communauté de Vex, de Nendaz et de Veysonnaz l'atteste. Il y est question de renouvellement de limites.

« Une reconnaissance des limites entre les Magnifiques et Illustres bourgeois de Sion et les probes hommes de la communauté des Agettes date de 1634: il s'agit d'une visite et du renouvellement des limites séparant la forêt de la baronnie de Sion de celle de la communauté des Agettes dans sa partie nord.

Mais comment Les Agettes sont-elles devenues propriétaires de cette forêt ? Lors de la cession de la forêt de Thyon à la bourgeoisie de Sion, la région des Agettes était certainement très peu peuplée. Entre Veysonnaz et Vex, plusieurs familles nobles tenaient des terres en fief: Les Agettes auraient alors pu bénéficier de l'usage des bois. Il est probable aussi que l'évêque, devenu après 1375, propriétaire des terres des La Tour en divers endroits, ait cédé aux gens des Agettes une partie de forêt.

L'évêque est resté lui-même propriétaire d'une parcelle de forêt attenante à celle des Agettes, parcelle qui, du reste, a été vendue plus tard à cette commune. On ne trouve pas d'acte de reconnaissance par les gens des Agettes et de la Vernaz envers un seigneur, mais par contre il existe des reconnaissances des seigneurs de la Tour et d'autres nobles envers l'évêque. »

Après 1800, des difficultés ont surgi entre la bourgeoisie de Sion, le consortage d'alpage de Thyon, la commune des Agettes et celle de Salins. Il a été démontré, à propos des pâturages, que la bourgeoisie de Sion possédait une partie de l'alpage de Thyon et que, très tôt, elle dut défendre son territoire contre les abus des consorts de Vex.

En 1821, débutera le procès entre le consortage de Thyon et la bourgeoisie de Sion au sujet de la propriété de cette dernière, dans la partie supérieure du mont de Thyon et dont les limites avec les propriétés attenantes avaient été renouvelées depuis des temps immémoriaux et n'avaient jamais été contestées. Dans les actes de délimitation territoriale entre Vex et Sion, les allodiateurs (consorts) de Thyon n'étaient jamais intervenus. Il est à relever, en outre, qu'autrefois, une grande partie de l'alpage de Thyon appartenait à la Bourgeoisie, que les bâtiments d'alpage étaient séparés avant la fusion et que c'était le bétail des bourgeois qui allait, à certaines époques, dans la forêt de Thyon.

En 1842, après moult procédures, la bourgeoisie de Sion considère que l'herbage dans les sommités ne lui est plus d'une grande utilité. Elle présente des propositions au grand-châtelain. Les parties se rencontrent le 23 juillet 1846. Des propositions sont faites et finalement Sion accepte à contrecœur une ligne de délimitation allant de la Fontaine Noire au Point 4, qui sépare la baronnie de Sion d'avec Nendaz, en passant au nord de l'eau dite du Gouilly.foret-alpine

Ainsi, les terres et forêts au midi de cette ligne, situées dans la circonscription des limites baronniales existantes, sont et demeureront la propriété pleine et entière de la montagne de Thyon. L'acte de limitation entre la montagne de Thyon et la bourgeoisie de Sion est dressé sur les lieux, le 30 août 1847, et signé par les représentants des parties contractantes.

Mais ce n'est pas le seul démembrement que la forêt de Thyon va subir.

Les difficultés entre la bourgeoisie de Sion et la communauté des Agettes et de la Vernaz se sont précisées, en 1756, lors d'une défense de parcours dans le «jeune taille», à Chiffausa (Ziffeiisà) faite par la bourgeoisie de Sion, dans le but de favoriser la venue des bois: on avait procédé à une coupe en 1740. Le patrimonial fait divers rapports au conseil sur les prétentions de ceux des Agettes au droit de pâturage dans la forêt de Thyon. La Bourgeoisie refuse ce droit. Les Agettes sont tenues de produire leurs titres.

En 1802, du temps de la République helvétique, la régie de la ci-devant bourgeoisie de Sion, écrit à la municipalité des Agettes qu'à la suite des désordres et injustices qui sont commis par des personnes de la commune dans la grande forêt de Thyon appartenant à la ci-devant bourgeoisie de Sion, elle est invitée, avant qu'on agisse par voie judiciaire, de communiquer les titres et droits selon lesquels elle prétend avoir le droit de pâturage et de prévoir ensuite les arrangements convenables pour le bien-être réciproque.

En 1821, la Bourgeoisie lance un mandat de barre de la forêt de Thyon. Les deux parties comparaissent devant le châtelain.

En 1834, le vice-châtelain tente une réconciliation, en vain. Les représentants des parties sont interrogés. Le chancelier de Sion rappelle alors que la Bourgeoisie avait vendu aux gens des Agettes et de la Vernaz tous les pâturages qu'elle avait sur la commune, excepté ceux de la forêt de Thyon et qu'il y a eu, anciennement déjà, des barres au sujet des bois secs et verts. Le juge somme les parties de déposer les titres qui ont trait à la forêt.

Les documents d'archives ne reparlent de cette affaire qu'en 1855. En 1856, l'affaire est soumise au Conseil d'Etat auquel on demande de faire cesser immédiatement le parcours du bétail. Celui-ci s'adresse à la commune des Agettes qui lui répondra qu'elle a joui de l'herbe et du bois mort de temps immémoriaux et que la Bourgeoisie ne disposait que du bois vert. Il en résultait donc que Les Agettes et Sion devaient être considérées comme des copropriétaires, en proportion de l'avantage que chacune en retirait. Le procès est engagé auprès du Tribunal du Contentieux de l'administration.

Celui-ci porte son jugement le 4 janvier 1862, selon lequel la Bourgeoisie est déboutée de sa demande tendant à obtenir la suppression immédiate du parcours, en vertu de la loi du 21 novembre 1850. En 1864 l'affaire est portée devant le tribunal d'Hérens dont le jugement intervient le 19 décembre 1865.

Il est prononcé :

• que la bourgeoisie de Sion est déboutée de sa demande,

• que les droits réservés à la commune des Agettes sont des droits de servitude et non de copropriété.

Les Agettes font alors appel au Tribunal cantonal qui prononce, le 7 juin 1866, l'entière et exclusive propriété de la forêt de Thyon à la bourgeoisie de Sion et que Les Agettes exercent, à titre de servitude, le droit de prendre le bois mort tandis que la Bourgeoisie exerce ce même droit à titre de propriété.

Un droit de parcours sur ladite forêt, à titre de servitude, est en outre reconnu aux Agettes, servitude déclarée rachetable sur la base des lois de 1808 et 1833, pour tous les bien-fonds, sans distinction de nature, de localité et de propriétaire. La procédure pour le rachat de la servitude est alors engagée.

Finalement, les deux parties conviennent le 9 juin 1884, que la Bourgeoisie cède et abandonne en toute propriété et jouissance, à la commune des Agettes, une parcelle de 57 et 1/10 de seyteurs, de 800 toises de roi, soit 173'584 m2, à prendre à l'extrémité orientale de la forêt séparée par une ligne droite nord-sud, selon procès-verbal dressé par les ingénieurs délégués. Neuf bornes seront placées. La commune des Agettes renonce ainsi à la servitude de parcours et l'ancien droit de prendre du bois mort. La convention est acceptée et ratifiée par les assemblées bourgeoisiales et municipales. Elle a été dressée sous forme d'acte authentique, le 30 décembre 1885. Ainsi prend fin cette longue procédure.

geo.admin2 1900PL'étendue primitive de la forêt bourgeoisiale de Thyon va subir une nouvelle réduction, lors de la transaction intervenue avec la communauté de Salins. Des croquis visuels de 1825 et 1847 nous indiquent la situation en ce temps on y voit les deux grands dévaloirs, celui de Ziffausa, au levant, et celui des Geyi (Gayrard, Guerard), au couchant. Dès 1820, la partie de forêt située entre les deux dévaloirs, au-dessus du bisse de Vex jusqu'au sentier de Ziffausa, sera l'objet de contestations avec la commune de Sallens. Selon des témoignages, ce mas de forêt aurait fait partie de la «jeune taille», albergée par la Bourgeoisie à Sallens, en 1648, dans le but d'y prendre le bois mort, pour une durée de 10 ans, moyennant 3 fichelins de seigle annuels. Entre les deux dévaloirs, mais en dessous du bisse de Vex, se trouve la forêt embannisée de Sallens. Au couchant du dévaloir des Geyras, entre le bisse de Vex et ledit chemin de Ziffausa, se trouve une partie du Rard albergé à ceux de Veysonnaz, mais que Sallens prétend être en indivision avec Sion, comme du reste la partie qui se trouve en dessous du bisse. Par une remarque figurant sur le plan visuel cité, nous apprenons qu'en 1821, une délégation du conseil bourgeoisial a procédé à l'abornement le long du chemin de la Ziffausa, prenant comme points de repère deux anciennes limites: celle de 1694 au mayen de l'Hôpital et celle, datant soi-disant de 1461, à la Crista Luy (au couchant du châble Geyras).

« D'autres explications portées sur le plan nous informent que Sallens avait commencé en 1799, à couper du bois dans la forêt au-dessus du bisse, entre les deux couloirs. La délimitation entre Sion et Sallens, de 1821, a été provoquée par le fait que des ressortissants de Veysonnaz se permettaient des déprédations sur la partie de la forêt qui se trouve entre les deux châbles, tout en prétendant que ceux de Sallens ne s'étaient permis d'y couper du bois que depuis 1798, comme du reste aussi sur la partie du Rard.

Cette délimitation, faite sur proposition de Sallens, a suivi le sentier de Ziffausa et a effectivement tenu compte de la partie réclamée par Sallens. Sion aura donc abandoné ainsi cette partie de forêt ».

Pourtant, le bourgmestre de Sion écrira, en 1828, à la commune de Sallens que des droits de la Bourgeoisie ont été lésés par cette délimitation, laquelle n'a pas été ratifiée, et qu'elle doit donc être considérée comme nulle. Il défend, en outre, toute coupe et enlèvement de bois dans le mas de forêt que Veysonnaz tient en location. La bourgeoisie de Sion tâche de sortir de cette situation, vu qu'elle ne peut jouir de sa part et que toute la propriété subit des abus de parcours et des coupes de bois. Une visite des lieux et audition de témoins a lieu en 1835. A cette occasion, les limites du Rard et de l'indivis sont réexaminées. L'affaire en reste là.

En 1842, Sallens demande le partage de l'indivis. Mais ce n'est qu'en 1853 que les parties se rencontrent à nouveau sur le chemin de Sallens à Veysonnaz, au croisement du châble du Geyrard. Sallens prétend que, de là en amont, l'indivis s'élargit au-dessus des prés des Fontany (confins mentionnés dans tous les textes d'albergement du Rard aux gens de Veysonnaz depuis le XVe siècle) jusqu'à ceux de Prôlin.

Il s'ensuit une séance devant le tribunal du district de Sion, en 1854; elle n'apporte pas de résultat. Le 22 janvier 1856, pour mettre fin à ce procès concernant la propriété ou l'indivision de certains districts de la forêt située au-dessus et en dessous du bisse de Vex, les représentants délégués des deux conseils, munis des pleins pouvoirs des assemblées bourgeoisiales, ont passé une transaction dont la teneur est la suivante :Bûcheron Hodler

la bourgeoisie de Sion cède, en toute propriété et à perpétuité, à la bourgeoisie de Sallens, les parcelles de forêt se trouvant en dessous du bisse de Vex et au couchant du dévaloir dit Geyrard jusqu'aux mayens de Prôlin

la bourgeoisie de Sallens cède tous ses droits aux parcelles de forêt situées au-dessus dudit bisse jusqu'à la ligne territoriale séparant les communes de Sallens et des Agettes depuis le dévaloir Geyrard, au levant;

• pour équilibrer les valeurs respectives, la bourgeoisie de Sion payera à celle de Sallens la somme de 2500.- Fr.;

• la bourgeoisie de Sion conserve le droit d'utiliser le dévaloir sur Sallens, pour la vidange des bois comme jusqu'à ce jour. L'intérieur du dévaloir restera indivis.

En 1862, on procéda à la limitation de la forêt des deux côtés du dévaloir Geyrard. La limite territoriale entre Sallens et Les Agettes a été renouvelée en 1867.

En 1882, les deux communes, pour éviter un procès, effectuent une division équitable du trajet en discussion entre le Letschivre et le torrent de Zenzaffrey.

En 1900, la délimitation entre les deux communes est reprise depuis le plateau de Zenzaffrey. La délimitation définitive entre Sion et Sallens a lieu en 1889.

Ainsi s'est formée, dans le courant du XIX siècle, la propriété actuelle de la forêt de Thyon dont la surface a été déterminée à 176 hectares.


Et Veysonnaz dans tout ça ?

Depuis des temps immémoriaux cette communauté bénéficiait de droits dans un secteur bien délimité de la forêt du Rard. Elle pouvait y faire paître son bétail, ramasser bois mort et litière et procéder à des coupes de bois, à teneur des reconnaissances antérieures. Depuis le Moyen-Age, un nombre considérable d'actes d'albergement ont été signés, précisés et renouvelés jusqu'en 1847.

Mayens 1937A partir de cette époque et du démembrement de la forêt, consécutif aux procédures citées, Veysonnaz s'est apparemment retrouvée éjectée des ayant-droit et mis à part quelques griefs d'irrespect des règles de bail, on ne trouve dans la documentation, aucune explication à cette situation pour le moins surprenante. On peut légitimement se poser la question pourquoi cette communauté n'aurait pas bénéficié des mêmes avantages que ses voisines dans un partage de biens, dont le possesseur initial était l'Evêque de Sion qui, au vu des archives, la tenait en haute estime, sous sa juridiction spirituelle et temporelle jusqu'en 1798. A cette date, les biens meubles et immeubles de la communauté de Veysonnaz, tirés de la mense épiscopale, ont été rachetés et elle est devenue une commune politique libre.

Certains droits ont-ils été bafoués ? Beaucoup le pense sur ces hauteurs. En tout état de cause, ceux qui ont réagi (Agettes et Salins) ont eu raison de le faire... Cependant, un point essentiel demeure; il infirme toute idée de manœuvre frauduleuse. En aucun moment, ni en aucun endroit de la documentation il n'apparaît que la communauté de Veysonnaz ait eu des droits de propriété sur cette forêt. La teneur des actes d'albergement connus sont clairs à ce sujet.

Par ailleurs, à toutes les époques, les autorités du village ont été proches de ce dossier. Elles n'ont jamais émis de revendications allant à l'encontre du fait que cette forêt appartenait bien à la commune de Sion. Au contraire elles ont d'une certaine manière, amené de l'eau au moulin de la ville, en dénonçant notamment certains agissements de leurs voisins immédiats. En 1825, elles ont même participé à la délimitation et au toisage de la forêt et ne réclamait que la reconduction de leur acte de bail.

Cette même année, dans le cadre de coupes de bois commercial, Veysonnaz n'annonce que deux mas de forêts qui ne permettent aucune vente de bois. Il s'agit d'un mas situé au dessus du village, tout en mélèzes clairsemés, embannisé pour les constructions et d'un autre en dessous destiné aux seuls habitants, comme bois d'affouage.

Les recherches dans les archives relatives à d'éventuelles dettes, à des promesses non tenues ou à des poursuites (commandements de payer, billets à ordre ou lettres de change) pouvant justifier une perte des droits y afférents sont demeurées vaines. En 1975, un relevé des surfaces forestières productives des communes de l'arrondissement de Sion indique que Veysonnaz ne possède, en tout et pour tout, que 10 ha de forêts d'un rendement annuel estimé à 20 m3.

 Il s'agit de fichiers pdf relativement volumineux qui vous demanderont un peu de patience pour les télécharger. Documents tirés des Archives cantonales - Sources: Commune de Veysonnaz - Bourgeoisie de Sion.


24 17.08.1796 17.08.1796 Albergement en faveur de la commune de Veysonnaz par le Conseil bourgeoisial de Sion, d'une partie de la forêt de Thyon.
30 13.07.1829 13.07.1829 Renouvellement du bail du mas de forêt nommé le Rard, appartenent à la bourgeoisie de Sion
32 31.03.1834 31.03.1834 Ecrit du chancelier de la ville de Sion, relatif à une mise à ban sur la forêt de Thyon
50
20.07.1605 20.07.1605 Confirmation des franchises et libertés accordées à Veysonnaz par l'évêque Adrien De Riedmatten
56
18.08.1825 18.08.1825 Plan et toisage de la forêt du Rard - Thyon
56 bis
18.08.1825 18.08.1825 Explication du plan
56 ter
Copie de dite explication
125 02.05.1597 02.05.1597 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Acte d’albergement du Rard à la commune de Veysonnaz. Traduit du latin.
126 02.05.1597 02.05.1597 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Item. [Acte d’albergement du Rard à la commune de Veysonnaz].
142 06.08.1835 06.08.1835 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Dépositions des autorités de Veysonnaz en faveur des droits de Sion.
148 22.05.1840 22.05.1840 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Vaisonnaz s’excuse auprès de Sion et sollicite un nouveau bail pour le Rard.
150 01.01.1842 31.12.1842 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Projet et conditions du nouveau bail à accorder à Veysonnaz ensuite du n° 148 ci-dessus.
151 08.07.1842 08.07.1842 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Veysonnaz remercie la Ville pour le renouvellement du bail.
162 06.06.1854 06.06.1854 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Le juge de Veysonnaz écrit au préfet de Sion qu’il prendra ses mesures pour exécuter ses ordres. 
176 08.05.1509 08.05.1509 Copie du même acte [Amodiation d’une parcelle de Thyon à des gens de Veysonnaz, en faveur de la Confrérie du Saint-Esprit de Sion qui recevra une rente annuelle de 3 fichelins et ½ de seigle].
183 01.01.1747 31.12.1747 Remarques et notes sur les amodiations de la forêt et du Rard par ceux de Veysonnaz.
184 17.08.1796 17.08.1796 La Bourgeoisie amodie à Veysonnaz pour 29 ans la forêt et rard de Thyon pour la rente annuelle de 3 fichelins de seigle. 
185 03.02.1827 03.02.1827 Procédure au sujet du bois enlevés de la forêt du Rard, le 15 novembre 1826.
186 01.01.1827 31.12.1827 Acte de dénonciation à ce sujet [bois enlevé de la forêt du Rard].
187 01.01.1827 31.12.1827 Pièce relative à ce procès [bois enlevé de la forêt du Rard].
188 01.01.1827 31.12.1827 Item [Pièce relative au procs du bois enlevé de la forêt du Rard].
189 01.01.1827 31.12.1827 Item [[Pièce relative au procs du bois enlevé de la forêt du Rard].
190 01.01.1827 31.12.1827 Item [[Pièce relative au procs du bois enlevé de la forêt du Rard].
191 01.01.1827 31.12.1827 Item [[Pièce relative au procs du bois enlevé de la forêt du Rard]].
193 06.06.1829 06.06.1829 Observations et réponse de la commune de Veysonnaz sur le projet de bail de la forêt du Rard de Thyon.
194 13.07.1829 13.07.1829 Bail de 10 ans que la Bourgeoisie accorde à ceux de Veysonnaz pour la forêt du Rard, au prix d’une rente annuelle de 15 fichelins de seigle.
195 19.12.1829 19.12.1829 Candidats gardes-forestiers présentés aux Sédunois par Veysonnaz, pour la forêt du Rard.
196 18.01.1835 18.01.1835 Nomination du garde forestier du Rard.
197 01.01.1839 31.12.1839 Projet de bail du Rard à la commune de Veysonnaz.
198 01.01.1839 31.12.1839 Propositions de la commission chargée de préparer le nouveau bail.
199 15.02.1840 15.02.1840 Prestation de serment et installation du garde-forêt du Rard.
88 28.03.1835 28.031835 Citation à Maurice Praz, de Veysonnaz, pour opérer la taxe des frais et amende.
90 10.09.1835 10.09.1835 Exploit pour les frais et amende encourues par Praz Maurice.
111 01.01.1847 31.12.1847 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Plan visuel de l’indivis et du Rard, d’après les indications données par les vieillard de la commune de Veysonnaz et les actes de locations faits avec eux.
125 02.05.1597 02.05.1597 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Acte d’albergement du Rard à la commune de Veysonnaz. Traduit du latin.
126 02.05.1597 02.05.1597 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Item. [Acte d’albergement du Rard à la commune de Veysonnaz].
142 06.08.1835 06.08.1835 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Dépositions des autorités de Veysonnaz en faveur des droits de Sion.
148 22.05.1840 22.05.1840 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Vaisonnaz s’excuse auprès de Sion et sollicite un nouveau bail pour le Rard.
150 01.01.1842 31.12.1842 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Projet et conditions du nouveau bail à accorder à Veysonnaz ensuite du n° 148 ci-dessus.
151 08.07.1842 08.07.1842 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Veysonnaz remercie la Ville pour le renouvellement du bail.
162 06.06.1854 06.06.1854 [Litige Bourgeoisie de Sion / Salins] Le juge de Veysonnaz écrit au préfet de Sion qu’il prendra ses mesures pour exécuter ses ordres. 
176 08.05.1509 08.05.1509 Copie du même acte [Amodiation d’une parcelle de Thyon à des gens de Veysonnaz, en faveur de la Confrérie du Saint-Esprit de Sion qui recevra une rente annuelle de 3 fichelins et ½ de seigle].
183 01.01.1747 31.12.1747 Remarques et notes sur les amodiations de la forêt et du Rard par ceux de Veysonnaz.
184 17.08.1796 17.08.1796 La Bourgeoisie amodie à Veysonnaz pour 29 ans la forêt et rard de Thyon pour la rente annuelle de 3 fichelins de seigle. 
185 03.02.1827 03.02.1827 Procédure au sujet du bois enlevés de la forêt du Rard, le 15 novembre 1826.
186 01.01.1827 31.12.1827 Acte de dénonciation à ce sujet [bois enlevé de la forêt du Rard].
187 01.01.1827 31.12.1827 Pièce relative à ce procès [bois enlevé de la forêt du Rard].
188 01.01.1827 31.12.1827 Item [Pièce relative au procs du bois enlevé de la forêt du Rard].
189 01.01.1827 31.12.1827 Item [[Pièce relative au procs du bois enlevé de la forêt du Rard].
190 01.01.1827 31.12.1827 Item [[Pièce relative au procs du bois enlevé de la forêt du Rard].
191 01.01.1827 31.12.1827 Item [[Pièce relative au procs du bois enlevé de la forêt du Rard]].
193 06.06.1829 06.06.1829 Observations et réponse de la commune de Veysonnaz sur le projet de bail de la forêt du Rard de Thyon.
194 13.07.1829 13.07.1829 Bail de 10 ans que la Bourgeoisie accorde à ceux de Veysonnaz pour la forêt du Rard, au prix d’une rente annuelle de 15 fichelins de seigle.
195 19.12.1829 19.12.1829 Candidats gardes-forestiers présentés aux Sédunois par Veysonnaz, pour la forêt du Rard.
196 18.01.1835 18.01.1835 Nomination du garde forestier du Rard.
197 01.01.1839 31.12.1839 Projet de bail du Rard à la commune de Veysonnaz.
198 01.01.1839 31.12.1839 Propositions de la commission chargée de préparer le nouveau bail.
199 15.02.1840 15.02.1840 Prestation de serment et installation du garde-forêt du Rard.

Abatis : emplacement d'une ancienne coupe de bois.

Aisseman: fraction d'herbage, de fonds d'alpage mis au libre-usage de l'ayant-droit.

Alauda : mélèze (ce mot est la traduction latine de l'allemand « Lerche » [alouette] qui se prononce comme «Làrche» [mélèze].

Alberger: donner en location. L'albergement est un contrat de location médiéval; le locataire [albergataire] verse une «introge», sorte de droit d'entrée, en espèces, lorsqu'il prend possession du bien (immeuble), puis il verse un «servis» ou «service» [servicium] annuel en nature ou en espèces.

Alleu: terre libre de toute redevance féodale.

Amapa: enlever les feuilles vertes des branches pour nourrir les bêtes (aussi: defoyer).

Amodier: donner en location, notamment un alpage. L'amodiation est un contrat de location médiéval pratiqué à l'origine pour les terres agricoles. L'amodiataire [locataire] versait au propriétaire du bien une redevance le plus souvent en nature.

Anan: aulne (ou «verne»).

Autannes, audannes, eautannes, oudannes: pâturage d'altitude du mois d'août.

Ar: pâturage alpestre (vient du mot «alpe»).

Arboine, arbène: lagopède alpin, perdrix blanche.

Argosse: argousier.

Arpiezoz: portion de fromage, beurre, crème, distribuée à l'alpage à la mi-été.

Arser: débroussailler par le feu (du latin arderé).

Arrapuire: débris de foin à ramasser sur les prés une fois les bottes faites (glânures).

Aulne : ancienne mesure de longueur, variable selon les régions ; également : règle pour mesurer la longueur.

Avan: saule, osier rouge.

Baliveau: arbre laissé en réserve dans une coupe de bois pour obtenir de la semence.

Bambanne: scie de long, scie à cadre pour refendre à la main un tronc d'arbre monté sur un chevalet.

Ban: amende (du latin bannum) ; par extension : forêt mise à défend de coupe ; également: pâturage qui sera ouvert au parcours lors de la «debandia» [levée du ban].

Barrière: digue le long d'un cours d'eau.

Bazot: conduite d'eau, chenal.

Bercles: clôture, haie (vient probablement de perche [percula].

Berre: petit traîneau composé de deux branches (le «sede») sur lequel on charge du petit bois pour être transporté à la traîne.

Bey, by: bisse.

Bichet : mesure de capacité de grains valant un demi-fichelin (un fichelin de Sion = 27 litres).

Biolle: bouleau. Bouillet: cuisson.

Bourlatin ; bulletin : une quantité d'eau d'arrosage du débit total en fonction du temps et de la surface à arroser.

Bourneau, bornel: conduite d'eau en bois.

Boutzet : petite pièce de bois, traverse sur laquelle repose le conduit d'eau.

Buyl: creux.

Capota: charpenter.

Cassita: mélèze.

Cens: redevance féodale annuelle due au seigneur pour la tenure, c'est-à-dire la terre qu'il concède au censitaire (locataire).

Cercler: entourer d'un cercle, d'un lien, un ustensile, un tonneau. Cerner : pratiquer une entaille circulaire sur un arbre pour le faire sécher. Cerney, cernet: forêt défrichée, pâturage entouré d'une barrière. Châble, chabloz: dévaloir.

Chablis: arbres tombés de vétusté, abattus par le vent, brisés par la neige, ou encore secs sur pied.

Challe, challet, tsalet: herbage dans les environs des abris d'alpage.

Champ d'envernuze: champ semé de blé en automne.

Champ somoroz : champ en jachère.

Chanton: monticule, épaulement; chemin.

Chargiour, chargeur: lieu de chargement (au pied des alpages du val des Dix).

Chargosse: attelage à deux roues sur l'essieu desquelles est monté le «cussin» mobile. Sur ce dernier sont fixés les billons ou les brancards traînant à l'arrière sur le sol et portant la charge ; aussi : sorte de luge ou charrette à deux roues et à trait d'homme ; aussi : véhicule dont une partie comme char et l'autre comme traîneau.

Chaux, la-Chan, Châ: haut pâturage, près des sommets.

Chevuaz (le jour de) : veille du jour du mesurage du lait à l'alpage ; jour des corvées à l'alpage.

Chiaz, chaz, tsa: arrête de montagne.

Chiesso: étage intermédiaire de l'alpage, séjour principal.

Chintre : voir Tsintre.

Chiseria, chesière : endroit séparé dans un alpage où l'on fabriquait le fromage ; voir aussi Tsijiore.

Chotte, chotaz, sottaz: abri, étable pour le bétail formé par des piliers (colonnes) et un toit provisoire en planches.

Clame: plainte judiciaire.

Colayeur : celui qui descend les sacs de charbon, et notamment dans un couloir, sur une rize en bois.

Coluire, colluyre, couluire: terrain en forte pente, raviné.

Comanda (animaux pris «a comanda») : animaux pris en charge à l'alpage pour le compte d'un autre.

Corvée : exécution d'un nombre de journées de travail fixées selon les coutumes ou les besoins dans l'intérêt d'une cause commune.

Coudrais, coudrier: noisetier.

Cretta, crêtaz, crista; crête, arrête de montagne.

Crou, croset: creux.

Cuillerée : la plus petite unité de mesure du lait à l'alpage. La charge de l'alpage était fixée en nombre de cuillerées ; un certain nombre de «cuillerées» détermi­nent un droit de vache.

Cussin : poutre horizontale (traverse) de décharge servant d'assise à une construc­tion en bois et notamment à la construction d'un pont (aussi: pulvinar).

Daille, dalie = pin sylvestre.

Debandia: levée du ban (interdiction) pour la pâture des prairies.

Denâ, dinâ, dinna: pâture d'un troupeau, en général le matin (pâture du soir = cena, scinna).

Derbeczo: petits sapins ou pins (pour pins aussi: darbé, derbi).

Dez, dex, dy: ramilles vertes employées comme litière et fourrage du bétail.

Douve : arrière-bord parallèle à la barrière d'endiguement.

Droit régalien: droit inhérent à la royauté, à la souveraineté.

Dzeu, dzour, dzô: forêt (voir leur).

Echer, essert, essart: terrain défriché (faire Pécher pour le semer: débroussailler). A l'origine de nombreux toponymes: Essertse, Les Essertys, Esserts, Issert, Escherchiz, Escherché.

Echute : héritage, succession. Droit du seigneur à reprendre les biens d'un défunt n'ayant pas la capacité juridique de disposer de ses biens (par exemple un non-libre).

Ecotta: ébrancher pour bois, litière, feuille.

Emine, hémine: mesure de capacité, par extension: contenu de la chaudière.

Epines : buissons épineux.

Esserter, essarter, seser: défricher, débroussailler, en général par le feu.

Eterpey, eterpas: terrain défriché, souches extirpées (toponymes).

Etro, estro, itre, litroz: abri primitif pour la fabrication du fromage aux remointses.

Etroubles, tribloz: éteules; ce qui reste sur le champ après la moisson; par extension, champs après la moisson (les étroubles de blé, de favives [fèves], de pessives [pois], d'orgiores [orge]).

Evoué, evouez : eau, torrent.

Expurgarde: dégagement de jeunes plantes.

Fayard, foyard, fo: le hêtre; donne les noms locaux: Fey, Fay, Fou.

Fegse, fesse : buisson, osier.

Fief: à l'origine terre donnée au Moyen-Age par un seigneur à une personne dont il s'attachait ainsi la fidélité; par extension, domaine remis au paysan moyennant paiement d'une redevance.

Fichelin : mesure de capacité pour le grain ; par extension, mesure de surface (la surface qui peut être ensemencée avec un fichelin de grain ; à Sion, 1 fichelin = environ 7, 5 ares).

Fiat : litière des marais.

Frète, fretaz: le faîte.

Gemmage : extraction de la résine des arbres par entailles dans la fût.

Hommage-lige : reconnaissance d'une obligation de fidélité, d'obéissance, de ser­vice au seigneur; «lige» renforce le lien personnel avec le seigneur.

Huetan, huitan, oetan : division de l'alpage en huitièmes soit un nombre de vaches déterminé.

Hyer, hyes: sentier, chemin (aussi: ogiel).

Introge (intragium) somme forfaitaire versée au seigneur lors de l'entrée en possession d'un bien concédé en «albergement»: ensuite, le tenancier versait une rente généralement annuelle.

Jeur, joux, jor : forêt (du latin joria). Larze, lage: mélèze (du latin larix-icis).

Latte : arbre de faible dimension qu'on refend ; utilisé pour les clôtures et autres petites constructions.

Lavanchia, lavanchier, lavantier: endroit exposé aux avalanches.

Let: prairie peu boisée; pâturage entre des bandes rocheuses (aussi: lex, li).

Leviour: prise d'eau d'un bisse (levée).

Limonée : le chargement d'un char ou d'un traîneau de litière.

Lods: droits de mutation, d'enregistrement (le seigneur approuve [du latin lau-dare] le changement de tenancier).

Loggez : outil servant à curer le lit d'un torrent (on utilise aussi le «grespil» ; grapin qui sert également aux flotteurs de bois).

Loussel, luxel, louchelet, ouchelet: gouille, flaque d'eau, petit étang. Luge à trait : courte luge supportant la tête du tronc et tirée par un homme.

Luys, lui : terrain en forte pente, gazonné ou rocheux, couloir.

Main-morte : droit du seigneur ou de son représentant aux meubles et outils d'un défunt sans descendance légitime.

Marenda: collation de l'après-midi, goûter avant la traite (cf. l'italien «merenda»); repas du bétail.

Maspas, maupas: le mauvais pas, passage, couloir.

Ménaydes: droit de gîte, redevance correspondant à l'obligation d'offrir l'hospita­lité à son seigneur (et à sa suite, y compris les chevaux) lorsqu'il vient visiter son fief. Les menaydes sont souvent des prestations en nature.

Mère et mixte empire : traduction du latin «merum et mixtum imperium» désignant la haute et la basse juridiction.

Nançoir : grande nasse placée au centre d'un barrage de rivière (nasse : engin de forme conique servant à prendre du poisson de fond).

Novel, nouvelet, novelly: terrain nouvellement défriché.

Odannes: voir Autanne.

Ogiel, ogier, logies : chemin.

Palain: échalas, pieu (un paquet = 100 échalas).

Pas, poz: piquet.

Passez: échalas.

Patier, paquis, pasquier: pâturage.

Péage: droit perçu à l'occasion du passage de personnes, d'animaux, de marchan­dises sur une route; si le passage se fait sur un pont, on appelle le droit «pontonnage» (en latin pontonagium) ; sur un cours d'eau «navigation» (en latin navigium).

Perzez: perches pointues.

Pirra: pierre, rocher.

Pissiour, pichiour, pechot: chute d'eau d'un bisse.

Plaid (du latin placitum) : assemblée générale des communiers présidée par le vidomne (représentant du seigneur, en latin vice-dominus), deux fois l'an, aux mois de mai et d'octobre, au cours de laquelle il rendait la justice.

Plait: redevance féodale perçue par le seigneur lorsqu'il y a mutation soit du seigneur, soit du tenancier.

Plane: érable.

Pomei: pommier.

Poteu: couloir, passage étroit, caverne.

Poya: chemin suivi pour la montée à l'alpage.

Poyazo: contrôle des fonds d'alpage et recensement du bétail.

Poyer: montée à l'alpage, lieu de l'inalpe.

Prés recordains = prés à regain.

Procureur: ayant-charge, responsable d'une administration d'une société, fondé de pouvoirs.

Puojs, pain de: poix moulée sous forme de pain, de gâteau.

Raffour, rafort: four à chaux.

Rappâ: effeuiller.

Rard, raz: district de forêt; forêt clairsemée servant de pâturage.

Rasse, rassia, raisse, recha, ressia, reze, rexa: scie (nombreux toponymes).

Raisseur: scieur.

Remointze, remuentze: subdivision supérieure d'un alpage avec abri rudimentaire pour les hommes et pour la fabrication du fromage mais sans écurie pour le bétail; action de «remuer» (déplacer) le bétail.

Resse: creux rapide dans le terrain.

Riies, riez, rieses : terrain inculte, lots abandonnés.

Rion : pâturage alpin.

Riontzes, riouzes: ronces.

Riote, rioste, rioute, ryota, rez: attache végétale, lien de bois flexible.

Rivagium: droit de rivage, de récupération du bois, des animaux charriés par la rivière.

Risse, rise, rize : chenal construit en bois ou en terre pour sortir les billes, les troncs de la forêt.

Ronquoz: terrain défriché par arrachage des troncs.

Roué: muraille en pierre dans les champs.

Ryolle, ryole, vriolla: espèce de liseron, plante grimpante.

Sarclard : pâture des champs.

Sauges: saules.

Saver: écorcer un arbre sur pied (sava = Pécorce fraîche).

Savougions: broussaille, petit bois.

Sede (d'une berre) : assise d'une charge de branches pour le dévalage.

Serra, serre, siaz, chia, tsa: «scie», arête de montagne.

Servis: redevance, en général annuelle, due sur un bien condédé en albergement (voir ce mot).

Sex, sez, six, chai: rocher (du latin saxum).

Sirricer: brûler.

Solane: plateau (de bois par exemple pour la construction d'un pont).

Solive : poutrelle qui soutient le plancher.

Sotter: litière.

Taille: redevance féodale qui taxait, à l'origine, les serfs, les non-libres.

Terragium: fraction d'une récolte donnée comme tribut.

Tibia: poutre servant de «jambe» dans une construction.

Tine, tinna, tiné tenaz: cuvette, couloir, torrent enfoncé.

Torniour: carrefour des eaux d'arrosage.

Trab, trabes, traz: poutre, en général de 7 toises de long, servant à la construction d'un pont (aussi: tendeur).

Traversière : épi, éperon plongeant depuis l'arrière-bord ; en gravier et maçonnerie sèche.

Treyseur ou bey: aqueduc.

Tsâ, tsô, tsau: voir chaux.

Tzan, : champ, prairie.

Tsenâ, tsené, chenâ, chêne, zena, ziné: dévaloir, ravin, torrent, conduite d'eau.

Tsijiore, tsijière, chesière: fromagerie à l'alpage; toponyme.

Tsintre, chintre : pré maigre en bordure de forêt; pré non fauché ; pâturage au bout du champ, à l'orée du bois.

Vanel, vannelle : vanne, barrage aménagé sur une rivière pour prendre le poisson. Verne: aulne.

Vi: chemin.

Viance: reconnaissance officielle des chemins et des limites des biens publics (généralement effectuée par le vidomne).

Viorne: boule de neige (aussi «obier»).

Viourze, vourze, vourzier (ou encore «riourze»): saule marceau.

Vuarde : nom local désignant la Garde.

Vuargne, vuargnoz: sapin blanc.

Zalô: village alpestre; constructions disposées en cercle.

Zapi : sorte de pic avec pointe recourbée ; outil d'origine italienne ou autrichienne servant à la manutention et au trait des bois qu'on dévale ou qu'on flotte.

Zaune: corvidé, corneille des Alpes (chocard: bec jaune, pattes rouges). Zavois: corvidé, corbeau (chouca: bec noir, pattes noires). Zevron: chevron (bois de construction).

Sources :     Glossaires des patois locaux

Glossaire des patois de la Suisse romande, Neuchâtel, depuis 1924 bossard, M., chavan, J.-P., Nos lieux-dits, Lausanne 1986 bridel, G., Glossaire du patois de la Suisse romande, Lausanne 1866 jaccard, M., Essai de toponymie de la Suisse romande, 1906 kraege, Ch., Lexique de toponymie alpine, 2e éd., Lausanne 1988

Source : Histoire des Forêts - de Théodore Kuonen

La commune de Veysonnaz annonce par ses commissaires, en 1825, deux mas de forêts qui ne permettent aucune vente de bois. Comme nous l'avons suffisamment dit, elle tient en albergement la forêt du Rard de la bourgeoisie de Sion. Un mas inscrit se trouve au-dessus du hameau: il est tout en mélèzes clairsemés, embannisé pour les constructions. L'autre se trouve en dessous du hameau: il s'agit d'un taillis à l'usage des habitants pour l'affouage. Chacun peut y faire des coupes comme il lui plaît. Mais en 1828, le conseil, sur décision de l'assemblée générale des communiers, décrète la mise à ban des bois sur les biens communaux sous peine de 5 batz par plante.

L'ensemble des forêts est estimé à 7.0 ha.

chotte chouribiLe consortage de Combyre vend, en 1826 au grand-châtelain et président du dizain et à ses associés «tout le bois existant, sur pied ou »estropié«, appartenant au consortage (sauf une partie réservée à l'usage du consortage) pour le prix de 2 batz et 1 kreuzer la toise. L'acquéreur fournira une marenda, soit 2 1/2 setiers de vin, du pain, à chaque membre du consortage et 3 fromages de Nendaz. La quantité en question est de 12 000 toises. La vente est faite avec tous les droits de sortie. Le mesurage est fait selon l'ancienne toise de Nendaz.

L'exploitation doit se faire dans un délai de 10 ans.

En 1832 sera vendue aux Forges la sixième portion d'une forêt sous la montagne de Combyre qui avait été vendue à un dénommé Michelet. Après moult difficultés, Michelet payera finalement 30 batz par cuillerée de fonds de montagne. Le consortage avait demandé en 1832, pour liquider l'affaire, 400 écus en bloc. On ne connaît pas le décompte définitif.

Dans les consignes des Forges d'Ardon, on retrouve, en 1841, des achats de bois du consortage de Combyre. Il s'agit d'une coupe considérable contre laquelle le consortage du bisse de Verrey avait fait opposition : invoquant la grande rapidité du terrain, sujet aux éboulements et aux avalanches, il avait demandé l'inspection des lieux et la suspension de la coupe. Une commission du canton examine alors à quel point la sûreté en général et celle des propriétés particulières pourrait être compromise par cette coupe. Le canton invite également les consorts de l'aqueduc à s'entendre avec les Forges sur les endroits où la coupe peut continuer. Les commissaires, pour leur part, fixent des mesures spéciales pour l'exploitation des bois.

Elles concernent, en particulier, les diamètres des bois pouvant être coupés dans les divers secteurs, soit dans les parties situées au-dessus et au-dessous du chemin. Les diamètres en dessous desquels les plantes doivent être conservées varient entre 5 pouces, pour les mélèzes, et 8 à 16 pouces, pour les aroles. Les arbres sont à couper à 1 pied au-dessus du sol. Toute extraction de tronc est interdite. Les largeurs des lisières à conserver le long de l'aqueduc de Verrey et de Vex, aux bords des dévaloirs et le long des limites supérieures sont indiquées. Des rizes en bois doivent être construites. Le bois est flotté par la Printze, depuis Beuson, pour être carbonisé à Aproz.

Dans le Registre de l'Etat est indiquée en 1843 une exploitation de 1346 toises.

etable meina 3Le consortage de la Meinaz consigne, en 1825, 4 à 5000 toises pour les fournir également aux Forges d'Ardon.

Il n'est guère possible d'établir un compte précis sur les exploitations réelles qui ont eu lieu dans les forêts des consortages d'alpage, à Nendaz. Au départ, dès 1822, des consignes de bois avaient été faites par le marchand Jean Stalder et le grand-châtelain J.F. Michelet. Ces bois sont allés ensuite à divers entrepreneurs-marchands et, directement ou indirectement, aux Forges d'Ardon. Les bois arrivaient à Aproz où ils étaient carbonisés ou jetés au Rhône. En se basant sur les chiffres connus, on peut estimer le volume total à 24 000 ou 25 000 toises.

On se rend compte que les consortages avaient saisi le moment opportun pour «alléger les forêts de leurs réserves», même si c'était pour n'en tirer qu'un très maigre profit. Certains seront encore appelés à fournir des traverses pour le chemin de fer.

Au surplus, le bois d'arole était fortement recherché par les boisseliers et allait encore se raréfiant du fait que les propriétaires d'alpage avaient tendance à l'extirper.