Les fondateurs de la Stella se recrutaient parmi les jeunes du village qui avaient entre dix-huit et vingt ans mais l'initiateur de ce projet est Yves Haenni, un genevois dont les parents avaient un chalet au-dessus du village ; étudiant à l'Université de Genève, il avait, selon les jeunes du village, d'excellentes idées.
La Stella était animée par un comité de quatre personnes. Aux yeux de certains, c'était un mouvement "intellectuel". En outre, une "équipe journal" jouait un rôle important ; elle comprenait un administrateur et un rédacteur en chef.
En effet, la principale motivation du début était la rédaction d'un journal qui s'adressait à tous les gens du village et de la paroisse ; il était vendu le dimanche, à la sortie de la messe. Les collaborateurs du journal se recrutaient parmi les responsables de la société et la population : on trouvait le mot du président de la Stella, celui du caissier qui se faisait du souci pour les finances, le mot de la représentante féminine. D'autres collaborateurs du journal se recrutaient parmi les autorités et les personnes d'expérience. L'abbé Anzévui, professeur de philosophie au collège de Sion et un international de football avaient fourni des articles. Il semble bien que ce groupe ait répondu à une réelle attente diffuse dans la jeunesse. La vie quotidienne était marquée par la monotonie, des possibilités d'activités culturelles quasi-inexistantes ; l'abus de l'alcool inquiétait certains.
Dès que le groupe est constitué, les projets ne manquent pas. On veut réaliser des activités théâtrales, on envisage de construire un local pour les jeunes. L'abbé Menoud, de Fribourg, vient expliquer aux parents qu'il faut "laisser faire un bout de chemin à cette jeunesse". Un projet est déposé devant le conseil communal qui l'examine et demande un délai de réflexion d'une année. Pendant ce temps les contacts avec d'autres sociétés sont étroits ; une dizaine de membres de la Stella commencent leur entraînement au F.C. Veysonnaz. On prévoit également de créer une bibliothèque paroissiale sur la base d'un legs du chanoine Henri Praz. Mais les nuages ne tardent pas à se lever.
Encore une fois, on parle de politisation du mouvement. A chaque nomination d'un responsable, on craint l'emprise d'un parti de famille. Par ailleurs, la gestion interne du groupe devient problématique ; certains commencent à "faire la foire" et, dit-on, plusieurs parents "mettent les pieds contre le mur". L'activité de la Stella aura duré moins d'une année.