Source : Histoire des Forêts - de Théodore Kuonen
Extrait de la traduction française de l'acte d'albergement à des consorts de Veysonnaz, en 1404, d'une portion de terre et forêt de la ville de Sion en Tyon:
«Notoire soit à tous les fidèles qu'en présence de noble et puissant homme Pierre de Raronia, Seigneur d'Anniviez, de Rodolphe de Raronia, dîmier, du clerc Martin Garachodi et d'autres bourgeois de la ville de Sion, rassemblés au cimetière de l'église de la bienheureuse Vierge Marie à Sion, au lieu accoutumé pour y traiter des affaires de la communauté de la bourgeoisie, convoqués au son de la cloche, ont été constitués spécialement pour les objets désignés ci-dessous: les syndics et procureurs de la bourgeoisie de Sion et les consorts de Veysonnaz.
Les dits syndics et procureurs, avec approbation et consentement des dits seigneurs d'Anniviez et des autres bourgeois tant présents qu'absents, ont remis, albergé pour toujours aux dits hommes associés en cette cause, pour eux et pour leurs héritiers, une certaine possession, soit portion de terre et forêt en Tyon».
Le contenu d'un acte-type d'albergement, celui de 1597, fait à l'hôtel de ville des bourgeois de Sion, est le suivant:
Les hommes de Veysonnaz confessent et reconnaissent qu'ils doivent et veulent payer en paix et sans contradiction ni opposition légitime, au respectable Pierre de Riedmatten, ancien gouverneur de Saint-Maurice, major d'Ardon et Chamoson, bourguemaître de la bourgeoisie de Sion, présent, acceptant, stipulant pour, au nom et en faveur des Magnifiques Seigneurs les bourgeois de Sion, de leurs héritiers futurs et successeurs quelconques, et agissant en cet acte au nom, par la volonté et selon la délibération réfléchie de plusieurs autorités et bourgeois présents, agréant et consentant, à savoir 9 fischelins de seigle de belle et recevable qualité, mesure de Sion, et 3 sols et 4 deniers mauriçois de rente annuelle et perpétuelle, à payer par les prédits confessant présents et futurs et par leurs successeurs admis subséquemment, toujours à la Fête de St-Martin d'hiver, à Sion.
Les confessants ont le droit et la faculté ou l'avantage de couper le bois selon leur désir dans la forêt du Rard, un mas situé dans la forêt des nobles bourgeois de Sion, appelée en Tyon, jouxtant, du levant, la Syaz des Cretta Lovel ou le chable (du Guérard) montant jusqu'au sommet de la forêt de Tyon, du couchant, les terres de Nendaz et, au dessous, les terres des Fontaneys.
Les consorts présents et futurs et leurs successeurs seront tenus de présenter annuellement, le premier lundi après la fête de la Saint-Martin, aux bourgeois de Sion en leur conseil ordinaire, un homme du nombre des consorts apte, capable et agréable pour la garde des bois, lequel garde agréé, promettra, par serment solennel entre les mains du Bourguemaître, d'assurer avec la plus grande diligence la garde de la prédite forêt pour laquelle la redevance est payée, afin que d'autres qui ne seraient pas bourgeois, communiers et consorts ne puissent tenter de couper et enlever des bois; il dénoncera les contrevenants.
Il a aussi été arrêté que les consorts sont tenus de choisir entre eux un responsable et avantier de ce fief qui payera annuellement, à la fête de la Saint-Martin, à M. le Bourguemaître les 9 fischelins et la redevance en argent. Si l'avantier faisait défaut, les consorts seraient tenus de payer le double au lendemain de dite fête.
Il est permis, selon les albergements précédents, à Messieurs les bourgeois de Sion, de couper dans le dit Rard impunément du bois pour leur usage.
Suivent encore les promesses faites sous serment d'observer tous les articles contenus dans l'acte d'albergement.