Source :Lieux-dits de nos alpages: édité par l'association pour la sauvegarde du patrimoine nendard.
Contrairement à l'origine du nom de l'alpage voisin, la Meina paraît plus énigmatique. Il n'a non plus aucun lien avec le mot «Mine», comme sur l'alpage de Siviez; par contre, la ressemblance géographique avec l'alpage de la Meinaz, à Evolène, est frappante. La situation particulière de ces deux endroits sur une crête ou un mont, pourrait être à l'origine de ce nom. Pour l'heure, nous poursuivons nos recherches qui, espérons-le, nous amèneront de nouvelles informations ou confirmations.
Avec plus de certitude, nous pouvons par contre affirmer que la Meina et sa voisine la Combyre étaient toutes deux appelées avec l'adjonction «Cathonié». Ce terme utilisé au 18ème siècle n'a pas encore trouvé de réelles explications auprès des historiens. Nous pensons qu'il peut y avoir un lien avec «Catogne» du nom de la montagne qui surplombe Orsières, puisque la topographie des lieux en rappelle quelques points communs. En effet, il pourrait s'agir d'un mot dont la définition qualifierait une pente unie et indépendante de son versant, allant du fond de la vallée jusqu'au dessus des pâturages. La rive droite de la Printse, de Beuson aux Greppons Blancs, en a les caractéristiques, ce qui pourrait amener les recherches dans cette direction.
"E Chotte Veille» utilisées jusqu'en 1922, et «é Chotte du Ryff» plus anciennes pourraient également nous apporter des détails supplémentaires. Doté de belles surfaces qui s'étendent sur le même axe de 1900 à 2500 mètres, cet alpage est constitué de 280 cuillerées. Il est plus petit que la Combyre qui en comptait 320, et qui, au début du siècle, le précédait dans le développement. Les chottes de la Combyre furent construites en 1917, celles de la Meina en 1922. L'amenée d'eau de la Combyre fut réalisée en 1931, celle de la Meina en 1936. Dès la fin de la guerre 39-45, cette tendance allait s'inverser. En 1947 une nouvelle fromagerie était construite à la Meina sans réplique à la Combyre. Le ton était donné et la Meina prenait l'option d'un projet nommé «Amélioration intégrale en 1961. Cela consistait à moderniser les chalets et à installer des conduites d'eau supplémentaires pour les besoins usuels et le purinage.
Cette opération a été un élément de rapprochement dans la fusion des droits respectifs des deux alpages. Plus tard, l'aménagement de pistes et remontées mécaniques a également apporté quelques compensations financières non négligeables.
Michel Praz, Jean-Edouard Fragnière