Née le 2 décembre 1925. Vivait chez ses parents pendant la guerre et était l’aînée de sept enfants.

Lydia GlasseyQuel était ton état civil pendant la guerre ? « Pendant la guerre, je vivais chez mes parents et puis là, à treize ans déjà, je suis descendue à Saxon pour l’été et comme j’étais l’aînée, pour un salaire de 30 francs par mois. Et puis entre-temps, il y a eu la guerre de 39 justement. Alors la deuxième année que je suis descendue, j’avais déjà 60 et puis j’ai aussi travaillé aux vignes pour 3,60F par jour. J’avais douze ans. Comme on pensait que je n’allais pas assez vite pour avoir un salaire comme les autres, je gagnais 3,60F par jour. »

Là, tu travaillais aux vignes ? « Oui, à Saint-Pierre-de-Clages. On dormait en bas la semaine et puis on rentrait le samedi. On allait même des fois presque jusqu’en haut à pied. Une fois, on avait raté le train pour venir jusqu’à Châteauneuf alors on était monté en haut à pied depuis Saint-Pierre-de-Clages. »

Depuis Saint-Pierre-de-Clages jusqu’ici ? « Ah oui, oui. On prenait le temps, ah qu’est-ce que tu veux, on avait notre paie dans la poche alors on était tout contents. »

Mais tu descendais avec les frères et sœurs ? « On était toute une équipe. Oui, j’étais seule de ma famille mais on travaillait avec toute une équipe. Je crois que j’étais dans les plus jeunes de Veysonnaz et de Clèbes. Mais par contre, si on allait aux vignes pour travailler à Vétroz, alors les vignes qu’on avait nous-mêmes, c’était à pied et on pouvait descendre le matin et monter le soir. Des fois on restait en bas et puis on avait des petits… comment ils appelaient… des « mazots ». Il y avait pas de luxe, ni au point de vue vaisselle, rien. On vivait avec ce qu’on avait. On faisait surtout une soupe et puis le café et puis à part ça, on prenait en bas un peu de fromage qu’on avait ici, un peu de salé, des saucisses, parce que la boucherie, ici on la faisait nous-même. C’était rare qu’on y allait. Mais pour ça, on était gâté ici parce qu’en automne, on faisait la boucherie nous-mêmes et donc on avait de quoi manger quand même. Mais on n’a jamais eu faim, ça il faut reconnaître. On avait le blé avec quoi on faisait le pain de seigle. Moi je me rappelle quand par exemple on faisait les « merveilles », on allait couper le froment, on le lavait et puis on le mettait sécher sur les toits de taule et puis on allait le retourner pour qu’il soit bien sec pour amener faire la farine pour avoir de la bonne farine de froment. Non, non, mais on a eu la vie dure si on veut, mais on n’a jamais eu faim. On ne peut pas dire qu’on a été dans la misère, ça sûr pas. On n’était pas gâtés soit point de vue par exemple vêtements et tout ça, ou bien meubles ou bien le confort dans les maisons. On n’avait ni eau courante, donc il fallait aller chercher à la fontaine. Pour les toilettes, il fallait aller à l’extérieur. Moi je crois qu’on pourrait pas reprendre ça maintenant. Je pense souvent, ça ne serait pas une vie à recommencer mais après tout, on a vécu des beaux jours. Et puis on profitait de ce qu’on avait au moins. On avait le temps pour tout, tandis que maintenant les gens sont tellement stressés. Ils ont tout et puis ils ont rien finalement, ils sont toujours pressés, pressés, pressés. Là on prenait le temps. En hiver, on avait ces longues veillées. C’était vraiment super. Mais qu’est-ce qu’on veut, on ne revient pas en arrière. Il faut vivre avec ce qu’on a maintenant. On ne regrette pas, mais c’était des bons moments.

Les hommes, en hiver, le gagne-pain qu’ils avaient, c’était d’aller travailler dans ces coupes de bois. C’est vrai que des fois, je me rappelle quand Papa allait. Les thermos n’étaient pas connus. Maman mettait des bons bas de laine pour emballer les bouteilles de café et il fallait avoir du bon vin, mais le bon vin, il paraît que ça gèle pas. Mais il fallait au moins garder tiède le café pour dîner, le pain, saucisse et fromage qu’on faisait mêmes, mais c’est vrai que c’était un travail pénible et puis on n’était pas habillés chaudement comme maintenant. »

Seulement les hommes descendaient ou toute la famille ? « Si c’était pour nous, on allait aussi. Par exemple si on prenait le mulet, on allait pour amener le mulet et puis il y avait Papa qui était là.

Mais on allait parfois chercher le bois à dos de mulet jusqu’en haut dans les forêts, car on n’avait pas de chauffage électrique, pas de chauffage central. Il fallait se chauffer avec ce qu’on avait. 

Mais en été, les hommes allaient souvent travailler la journée dans les vignes et c’est comme ça qu’ils avaient un gagne-pain. »

Etait-ce le principal travail que les hommes avaient ? « Oui, oui. Jusqu’à quand plus tard, c’est venu qu’ils ont commencé à travailler à l’usine de Chippis. Mon Papa il a travaillé là-bas pendant des longues années. Mais il descendait à pied jusqu’à Beuson et même jusqu’à Sion pour en finir avec ces cars qui ne venaient pas, car il y avait moins d’ouvriers. Mais c’était un bon gagne-pain et on avait déjà la vie beaucoup plus facile à ce moment-là. »

A quelle période c’était ? « Sitôt après la guerre. Mais il avait déjà commencé que la guerre n’était pas finie. Mais après la guerre, les salaires ont aussi augmenté, c’est sûr. »

Pendant la guerre, tu étais une paysanne ? « Oh oui, c’est ça la première chose qu’on a appris. Moi j’étais l’aînée et je me rappelle quand j’avais dit que je voulais aussi faire quelque chose maintenant qu’ils étaient plus grands derrière. On était sept. Alors Maman elle a dit : « C’est pas possible, on peut pas laisser partir, parce que si les plus grands partent… » Mais tu vois, direct après, c’est devenu beaucoup plus facile. Les autres, ils ont quand même pu sortir un peu et faire des petits apprentissages. Pas tous non plus. »

Mais pendant la guerre comment ça se passait ? « Oh pendant la guerre, on s’arrangeait bien, car il y avait ces coupons. On ne pouvait pas acheter ce qu’on voulait, il y avait les coupons pour le pain, pour tout. Alors si quelqu’un avait des coupons en plus pour certaines choses, alors on s’arrangeait entre les familles. Par exemple, Maman elle s’arrangeait avec ses tantes, ses sœurs. »

Par exemple si certains avaient plus que d’autres ? « Oui certains n’utilisaient pas tout. Parfois, les uns aimaient plus le sucré ou plus le salé et puis tout le monde s’arrangeait. Par exemple, ceux qui avaient plus de bétail, c’était plus facile. Mais ils avaient plus de travail, il fallait travailler plus longtemps à rentrer soit le foin, soit les récoltes qu’ils avaient pour eux. Alors là, on pouvait échanger. On allait donner des coups de main, c’était pas pour de l’argent mais c’était pour manger, pour vivre. »

Mais est-ce que vous manquiez de nourriture avec les quantités prévues par les coupons ? « Non ! Bon je veux bien que là où ils n’avaient rien chez eux, là ils devaient être assez serrés. Mais quand on avait toujours assez de patates, de choux, de carottes et de trucs comme ça, on arrivait à vivre très honnêtement quand même. »

Même si les produits étaient rationnés ? « Oui, mais je veux bien qu’on vivait pas comme maintenant. On pouvait moins facilement aller acheter et dire « J’aime ceci et j’aime cela ». On vivait avec ce qu’on avait. »

Pouviez-vous acheter des choses ? « Le sucre, le sel et puis le pain encore. Mais pour le pain, quand on allait faire le pain, on faisait le pain de seigle pour un mois et puis on le mettait au « galetas ». Quand on mangeait les derniers morceaux, alors là, il ne fallait pas utiliser le couteau, mais une petit hache ou un outil spécial tellement il était dur. Mais tremper avec quelque chose ou n’importe, c’était encore très bon. »

Donc vous gardiez le plus possible ? « Oui, oui, on faisait des réserves. »

Qui distribuait les coupons ? « Nous on est sur la commune de Nendaz, alors ils venaient depuis Nendaz. Il y avait un monsieur, justement, il y a encore un de ses garçons qui a marié une fille de Clèbes, là, Marcel Mariéthoz. Mais pour en finir, nous, le seul nom qu’on disait, c’était « Jean di tickiet », « Jean des tickets », parce qu’il venait distribuer les tickets là. Beaucoup des personnes âgées savaient son nom, mais nous, enfants, on ne savait pas. Alors on savait qu’aujourd’hui il y a « Jean di tickiet » qui arrive. »

Comment procédait-il ? « Alors il disait, vous êtes tant de personnes, vous avez droit à tant. Il ne pouvait pas distribuer comme il voulait, bien sûr, c’était d’après ce qu’on avait le droit. »

De quoi ça dépendait ? « Ça dépendait des personnes adultes qui n’avaient plus besoin, ça dépendait du nombre d’enfants, c’était rationné par rapport au besoin qu’ils pensaient qu’on ait. »

Est-ce que les coupons étaient distribués équitablement ? « Oh ben je pense qu’il y avait de ceux qui allaient changer les coupons. Par exemple, je sais que certains changeaient pour le sucre, car le sucre, on utilisait beaucoup plus que maintenant. Je sais aussi que certains descendaient à Sion dans des commerces où ils étaient connus et ils échangeaient certains coupons pour autre chose. »

Contre quoi ? « Contre par exemple des pâtes ou bien je sais pas quoi ! Mais certains arrivaient à faire les « knöpflis » avec leur farine alors ils pouvaient échanger pour autre chose. Non, non mais je crois qu’il fallait savoir se limiter, se rationner un peu, mais jamais les gens n’ont eu faim, ça c’est pas vrai ça. Mais je veux bien que là où ils avaient rien pour eux, comme je dis, dans des villes où ils n’avaient rien de tout ce qu’il fallait acheter. Quand on avait déjà enlevé le fromage, la viande, la farine, tous les légumes. Nous on encavait des patates. Tous ces champs, qui sont plus champs maintenant, là, en dessous du village, c’étaient tout des champs, là en haut sur le coteau, c’était tout des champs et des jardins. Alors il y avait beaucoup de travail pour faire tout ça, on peinait beaucoup, mais on avait au moins la réserve pour l’hiver. Je me rappelle quand Maman disait des fois : « Dire qu’on fait tout ça rien que pour manger l’hiver. » C’était pour vivre quoi. »

Est-ce que certains aliments manquaient ? « Quand on avait déjà la viande, le lait, les légumes. Bon c’est sûr, il y a de ceux qui avaient plus que d’autres parce qu’ils avaient beaucoup plus de terrains. Il y avait comme on dit les plus riches et les plus pauvres. Où il y avait des grandes familles peut-être, car c’est vrai qu’il y avait beaucoup plus de grandes familles que maintenant en ce moment-là aussi. Peut-être bien qu’il fallait serrer un peu plus, mais ils arrivaient quand même. »

Tes deux parents étaient-ils paysans ? « Oui, bien sûr, au village il n’y avait rien d’autre, à part ceux qui ont commencé déjà à partir, déjà pendant la guerre, comme les prêtres qui partaient faire des études ou comme les instituteurs. Les gens plus aisés, ils pouvaient aussi. Je me rappelle quand Maman disait : « A Beuson, c’est le village de la commune où il y a le plus d’ânes et le plus d’instituteurs. » Je ne sais pas pourquoi mais je pense qu’ils avaient plus de facilité que d’autres déjà pour apprendre. Eux ils avaient des ânes, mais je me rappelle que Maman disait que ça servait à rien. Ici, on avait des mulets et ceux qui n’avaient pas assez de sous, ils le partageaient entre trois familles. Pendant la guerre, certains commençaient à faire des études ou à faire des apprentissages. D’autres passaient un hiver à Châteauneuf, car ça rendait bien service pour travailler l’agriculture, parce que c’était une école spéciale pour ça.

Les vêtements n’étaient pas rationnés. Mais il y avait beaucoup moins. Il fallait économiser pour tout, parce que je me rappelle, il a commencé à passer ces voyageurs qui faisaient du porte à porte et ils trompaient souvent les gens. On pouvait se faire rouler, car après les gens profitaient de rouler ceux qu’ils pouvaient. Je me rappelle qu’un de Beuson s’était fait rouler avec ce voyageur qui lui avait vendu du tissu. Je me rappelle qu’on mettait de côté des « pattes » tellement que les vêtements qu’on mettait ils étaient usés et raccommodés. Il y avait des pièces aux fesses, aux genoux. Mais ça, il ne fallait encore pas jeter, car il y avait un qui venait depuis Sion, on l’appelait « le patti ». C’est « les pattes » en patois. Il montait depuis Sion avec sa femme avec une hotte pleine de vaisselle et puis il pesait et on échangeait les habits contre une tasse ou un pot à lait. Tu vois comme tout était calculé. »

Cela se passait pendant la guerre ? « Oui pendant et encore après. Quand on avait une casserole percée, c’était le « magnin » qui montait et puis il bouchait les trous. Un bidon de lait percé, il ne fallait jamais jeter. Tu vois comme tout était calculé. Les containers n’existaient pas. Nous les vêtements, on faisait tout nous-mêmes. On tricotait, on faisait les chaussettes et il ne fallait surtout pas les jeter quand il y avait un trou. On a connu la vie dure, mais ce n’était peut-être pas un mal. On a peut-être appris mieux la valeur de l’argent, de tout. Mais après avoir connu la vie de maintenant, on ne pourrait pas revenir. »

Vous aviez du bétail ? « On avait des vaches à lait surtout, car c’était celles qui avaient le rendement pour le fromage. Ceux qui étaient plus aisés, ils faisaient du lait toute l’année avec une vache qu’ils gardaient au village. Nous, on ne pouvait pas, alors on avait des chèvres, c’était la vache du pauvre. On avait aussi des poules. Toutes les années, en automne, on faisait la boucherie. On tuait un cochon et certains avaient une vache ou ils se mettaient à deux. Mais on ne pouvait pas congeler la viande, alors on faisait sécher au « galetas ». »

Aviez-vous assez de bêtes ? « Oui, il n’y avait pas de contingent pour ça. Mais les mulets étaient mobilisés, sauf les estropiés et les vieux. Alors il fallait faire encore le travail du mulet en plus. »

Beaucoup de gens ont été mobilisés au village ? « Oh tous. Alors tu vois, ça faisait beaucoup de travail pour les femmes qui restaient. Je crois qu’ils n’avaient même pas deux francs. C’était un supplément de travail pour tout. »

Ton papa a-t-il été mobilisé ? « Oui, mais il était complémentaire. Je ne sais pas comment on dit aujourd’hui. Il ne s’occupait pas de surveiller les frontières, mais il allait aider les grands agriculteurs de la plaine qui n’arrivaient pas à donner le tour. Il avait été réformé. Maintenant, ça s’appelle le service civil. Mais il devait rester le temps qu’ils avaient besoin, qu’on ait besoin de lui à la maison ou non. »

C’était donc dur pour les femmes au foyer ? « Oui, c’est sûr. Je me rappelle quand je revenais de l’école et Maman me disait : « Va vite chercher du bois, il y a plus assez pour faire le souper. ». Et puis on allait laver le linge à la fontaine, mais on n’avait pas le droit de laver le linge à la fontaine du village, parce que le bétail ne buvait pas quand il y avait du savon. Alors on devait aller tout au fond du village et c’était rigolo de se retrouver à plusieurs là-bas. Mais parfois, en hiver, quand on revenait du bassin et qu’il faisait tellement froid, on avait les habits gelés sur nous. »

Etait-ce dur pour se chauffer en hiver ? « Ah oui, ça c’était dur, c’est vrai. Et puis on n’avait pas les duvets nordiques et tout ce qu’on a maintenant. Les draps, ils faisaient mêmes avec le chanvre, mais c’était rêche, c’était froid ces machins. Les matelas, c’était des paillasses. »

Aviez-vous assez de bois ? « Oh il fallait faire des réserves. Parfois, on avait du bois vert, alors ça brûlait encore mal. Des fois, on allait à la foire chercher le bois avec le mulet, parce que c’était moins loin que d’aller chercher à la forêt. »

Les enfants allaient-ils plus aux champs qu’à l’école ? « Ça commençait le premier novembre et ça finissait la fin avril et ils avaient congé seulement le jeudi après-midi. Alors ils devaient aller aider à la vigne ou à sortir les patates quand ils avaient congé. Les mères au foyer, elles avaient ni leur mari et parfois ni leurs enfants. Alors elles n’étaient pas toujours au foyer. Elles devaient aller travailler aux champs et s’occuper des enfants. C’est pourquoi les aînés allaient aider très jeunes les parents. Pour les mamans, la vie n’était pas facile. »

Avez-vous senti des changements avec le plan Wahlen ? « Oui. Il nous a sortis du pétrin. Déjà avec les fraises; il y avait jusqu’à trois camions qui partaient de Veysonnaz. Ça a aidé les gens à pouvoir s’en sortir un peu plus. Après, il y a eu la framboise. »

Quel a été l’accueil du plan Wahlen dans le village ? « Je crois que ça a surtout été mal compris. C’est seulement après qu’on s’est rendu compte de ce qui a été fait.

A-t-il eu des conséquences réelles dans le village ? « Oh oui, je pense. C’est vrai qu’il y avait plus de sous. La vie était plus facile. »

Les cultures ont-elles réellement augmenté ? « Non, je ne pense pas vraiment à Veysonnaz. Mais par exemple, le premier tracteur, c’est en même temps que l’introduction du plan Wahlen, en 1940 là, qu’il est arrivé. Ça a donc quand même facilité les choses. Et puis il y avait plus de travail. »

Alliez-vous faire des échanges avec les gens de la plaine ? « Ben c’est comme ça qu’on a les vignes. Ils n’avaient pas de paille. Alors ils échangeaient des mètres de vignes contre de la paille. C’est pour ça qu’on a des petits carrés de vigne un peu partout. C’était par rapport à ce que les gens amenaient en bas. Mais ça c’était dans tout le Valais, c’était pas seulement ici. Les Bagnards, par exemple, ils ont du côté de Fully. Ceux d’Hérémence, ils ont par Sion. Les vignes, il n’y avait pas ailleurs que sur la rive droite. Heureusement que maintenant ils ont déboisé. Mais ce commerce, c’était déjà pendant la guerre de 14. La plaine, c’était des marais en ce temps alors ils avaient besoin de beaucoup de choses. Mais pendant la Deuxième Guerre mondiale, je ne crois pas qu’il y a eu des échanges. »

Aviez-vous des moyens de gagner de l’argent ? « Non pas vraiment. Bon, ceux qui avaient plus de terrains, ils avaient plus de bétail et alors là, ils pouvaient vendre ce bétail dans les foires à Sion. Je me rappelle que Maman gardait toujours une truie pour l’élevage et la vente des porcelets. Celui qui pouvait vendre une ou deux vaches en automne, alors il avait assez d’argent pour l’hiver. Avant l’hiver, tout le monde faisait la boucherie et on encavait une quantité de légumes. »

Je crois qu’il y avait des aides pour aider les femmes à s’en sortir, non ? « Ah je crois que c’est venu plus tard. Mais je sais que Maman racontait qu’elles descendaient depuis Veysonnaz à l’école normale où elles avaient des cours pour enseigner aux autres. De mon temps, c’était les travaux manuels qui étaient importants. On n’avait pas la géo comme les garçons. »